mercredi 31 janvier 2007
Par Michel Bellin,
mercredi 31 janvier 2007.
Dans sa réponse à une question « bonus » de chimie, un étudiant de Nanterre s'est montré si délirant que son professeur l'a partagée avec ses collègues via Internet et c'est pourquoi, cher internaute de plus en plus fidèle, tu as le plaisir de la lire sur ce blog. Voici la question : « l'enfer est-il exothermique ou endothermique ? (traduction pour les profanes : évacue-t-il ou absorbe-t-il la chaleur ?). La plupart des étudiants ont exprimé leur croyance en utilisant la loi de Boyle (si un gaz se dilate, il se refroidit et inversement) ou ses variantes. Plus imaginatif, notre expert en herbe eut la réponse suivante… qui lui valut la note maximale !
Lire la suite
mardi 30 janvier 2007
Par Michel Bellin,
mardi 30 janvier 2007.
Extraits de la correspondance de Flaubert. Sans commentaires. Relire le credo de Lucien Jacques à la date du 17 janvier. Que chacun(e) compare et en tire sa propre conclusion !
Lire la suite
lundi 29 janvier 2007
Par Michel Bellin,
lundi 29 janvier 2007.
Plus j'écoute de la musique, plus j'en joue, plus elle me semble entretenir un rapport étroit et vital avec le Temps. C'en devient une expérience à la fois excitante et frustrante. Comme le dit le vieux Julius dans ma pièce : « La musique, c'est la vie… c'est ma vie…nuit et jour dans le temps qui fuit… » (Je ne parle évidemment pas ici de la musique de consommation et de distraction - baladeurs, i-pod et Cie - ou, pire, du bruit de fond immonde dans tous les Carremouth accompagnant le cliquetis des tiroirs caisse – ce qui ne peut qu'engendrer une haine viscérale de la musique ! )Parce qu'il est un virtuose des mots après avoir tâté patiemment du violon puis de l'alto puis du violoncelle, Pascal QUIGNARD est l'écrivain qui, à mon sens, explique le mieux cette alchimie sonore confinant à la métaphysique.
Lire la suite
samedi 27 janvier 2007
Par Michel Bellin,
samedi 27 janvier 2007.
" Le pet est plus tabou que le sexe. Peut-être plus tabou que la divinité (sauf le dieu Pan, comme il se doit). Tu peux t'autoproclamer érotomane, jamais pétomane. Tu peux aspirer à devenir l'émule de Jean-Daniel Cadinot, pas de Joseph Pujol, vedette du Moulin-Rouge, qui annonçait à la ronde, avec force détonations, « le seul artiste vivant du music-hall qui ne paie pas de droits d'auteur ». Oui, en deux mots comme en cent, péter est indécent...
Lire la suite
vendredi 26 janvier 2007
Par Michel Bellin,
vendredi 26 janvier 2007.
Pour incarner la France, il faut un corps, une stature, une aura. Or, le corps ne ment pas, ni les yeux, ni la bouche, ni la voix, ni les mimiques, ni la taille, ni le port ni la marche ni le geste. " Aucun mortel ne peut garder un secret, disait Freud, si les lèvres restent silencieuses, ce sont les doigts qui parlent. " Les promesses électorales passent, lassent, cassent, trépassent… le corps-président s'incruste, l'emblème quinquennal demeure. Hauteur gaullienne, rondeur pompidolienne, minceur giscardienne… les Français firent avec ! Peut-être un jour prochain, par le verdict des urnes, la grâce royale ? Même par défaut, même au bénéfice du doute, même sous réserve d'inventaire, selon le sage principe de précaution (morphopsychologique), en ce qui me concerne, me touche et me séduit, j'ai fait mon choix : les lèvres de l'ingénue madone plutôt que le rictus du vorace Iznogoud ! Car le corps ne ment pas, ne biaise ni ne camoufle, le naturel chassé rapplique au galop et rattrape le nabot. Ce « Bonaparte apocryphe » - comme l'appelait Victor Hugo - peut bien proclamer urbi et orbi qu'il a changé, change et encore changera tout en invoquant les mânes de nos nobles ancêtres, il pourra bien enjoliver ses yeux, velouter son sourire, tempérer sa voix, réfréner ses spasmes, en fait il ne peut rien, il n'y peut mais, c'est injuste, je sais, irrationnel, primaire, autant que vous voudrez, mais « c'est » : il faut un corps, une stature, une aura pour incarner ma France.
Lire la suite
jeudi 25 janvier 2007
Par Michel Bellin,
jeudi 25 janvier 2007.
A Platon ne cessant de disserter sur l'Homme majuscule (qu'il définissait comme « bipède sans plumes »), Diogène balance un poulet piaillant qu'il vient de plumer sur l'agora. Fous-rires de ses concitoyens et retour au réel. Quel sage d'aujourd'hui osera – et par quelle joyeuse parabole en acte ? – […]
Lire la suite
mercredi 24 janvier 2007
Par Michel Bellin,
mercredi 24 janvier 2007.
Je suis plongé ces jours dans Flaubert, une vieille édition de "L'éducation sentimentale" illustrée par Dunoyer de Segonzac (Edition du centenaire, 1922). Un régal ! Par exemple cette page si colorée, si pittoresque (magie du style !) où l'on trouve déjà en 1840 la circulation problématique à Paris, la France d'en bas et celle d'en-haut, la morgue des riches dans la capitale (avec tous ses signes extérieurs) et l'improbable course au Bonheur. Comme dira Chamfort en ses Maximes : « Paris, ville d'amusements, de plaisirs, etc. où les quatre cinquièmes des habitants meurent de chagrin. »
Lire la suite
mardi 23 janvier 2007
Par Michel Bellin,
mardi 23 janvier 2007.
Hier soir, au cours d'une émission de radio où je présentais "Impotens deus", mon dernier ouvrage, j'ai rencontré le jeune William qui vient de quitter le sacerdoce. Il a publié récemment un livre qu'il m'a offert et que j'ai lu d'une traite ("Confidences dérangeantes d'un homme d'Eglise", W. Nasarre, aux Ed. Jean-Claude Gawsewitch). Bien qu'il ait la trentaine (séduisante !), j'ai retrouvé à trente ans de distance dans le parcours brisé de cet alter ego le même élan, les mêmes doutes, les mêmes souffrances, la même déconvenue… les mêmes impasses institutionnelles, comme quoi l'Eglise catholique demeure immuable, immuablement névrogène et cruellement hostile au bonheur.Lorsque j'ai quitté ma paroisse en 1978, j'aurais voulu – comme William – pouvoir m'en expliquer auprès de mes paroissiens au lieu de m'éclipser. Car les chrétiens ne sont pas des gosses et il n'est jamais bon de cacher la merde au chat. Mon évêque me l'a formellement interdit, concluant son diktat par cette phrase bien peu amène : « Une fois de plus, tu t'écris à toi-même en cherchant un public. Seras-tu donc un perpétuel baladin ? ». Oui, Monseigneur, je le suis, je crois en tout cas que chaque être humain a droit à la transparence et à la vérité et c'est pourquoi, 29 ans plus tard (merci Internet !) je publie enfin cette lettre que nul n'a pu lire ni entendre dans mon église dévastée.
Lire la suite
lundi 22 janvier 2007
Par Michel Bellin,
lundi 22 janvier 2007.
L'abbé Pierre est mort ce matin. Plus que les commentaires de crocodile qui ne vont pas manquer de dégouliner dans la presse er sur les ondes (dès l'aurore sur France Inter Mgr Etchegarray, Bernard Kouchner… etc.), il convient, ce me semble, de retrouver le providentiel capucin dans les « Mythologies » de Roland Barthes. Ecrit en 1957, cet ouvrage démystificateur – fonctionnant comme l' « Arrêt sur l'image » d'aujourd'hui – n'a pas pris une ride et un demi-siècle plus tard la conclusion devient confirmation voire aggravation : gare à tout arbre médiatique, arbrisseau vigoureux ou ancêtre chenu, cachant médiatiquement la brousse profonde du « chacun pour soi » et de la bonne conscience nationale. Ce qui n'enlève rien au combat exemplaire de l'homme que j'admire… avec ou sans barbe !
Lire la suite
vendredi 19 janvier 2007
Par Michel Bellin,
vendredi 19 janvier 2007.
Karen voulait que je la suce et moi je voulais qu'elle me suce. Mais elle disait qu'elle voulait pas me sucer parce qu'elle trouvait que sucer du sperme était vraiment quelque chose de dégoûtant.
Lire la suite
jeudi 18 janvier 2007
Par Michel Bellin,
jeudi 18 janvier 2007.
Je crois qu'on n'observe pas assez le ciel. Surtout à Paris. Bipèdes cloués au sol, les yeux rivés aux objets, aux livres, surtout à l'écran hypnotique. Il suffit pourtant de lever les yeux : nues galopantes, gazes légères, étoiles filantes des avions conquérants, cumulonimbus menaçants, loukoums pastel au soleil couchant… Chaque ciel contemplé est une nouvelle leçon de philosophie.
Lire la suite
mercredi 17 janvier 2007
Par Michel Bellin,
mercredi 17 janvier 2007.
Lucien Jacques (1891-1961) était artisan, berger au Contadour et à Montlaux durant la guerre, ami intime de Giono. Pacifiste, passionné par les arts, il dit dans ses poèmes sa foi en l'homme. C'est aussi mon credo.
Lire la suite
mardi 16 janvier 2007
Par Michel Bellin,
mardi 16 janvier 2007.
Pourquoi si peu de femmes compositrices ?Et pourquoi les musiciens, non contents de jouer, composent-ils ?M'a toujours séduit et bouleversé l'hypothèse de Pascal QUIGANRD axée sur la mue (masculine), vouée à la nostalgie de l'enfance.
Lire la suite
lundi 15 janvier 2007
Par Michel Bellin,
lundi 15 janvier 2007.
Une chronique épatante de Dominique Dhombres dans le Monde d'aujourd'hui. « (…) Cette élection présidentielle est décidément épatante. On avait déjà, dans le même paquet-cadeau, à gauche, Jeanne la bonne Lorraine et la Vierge Marie réunies en une seule Ségolène. On a désormais, à droite, le Christ souffrant revu par Mel Gibson. »
Lire la suite
samedi 13 janvier 2007
Par Michel Bellin,
samedi 13 janvier 2007.
Cette chronique est la suite logique de « Royal célibat » (07/01/2007). Elle va décoiffer, je le pressens, tant elle est d'abord paradoxale - forcément - pour qui connaît ma biographie : nolens volens, j'ai conçu quatre enfants, les ai nourris et élevés, pas trop mal (plutôt bien, si j'en crois la voix tendrement moqueuse de ma fille G* avant-hier soir au téléphone) ; je pense les aimer aujourd'hui encore plus et mieux, en tout cas « autrement », depuis qu'ils sont autonomes, oui, « autrement », au point que le titre de « père » m'apparaît de jour en jour plus obsolète et ne me convient plus guère (quel mot inventer ? je cherche...), me sentant en fait d'autant plus proche et étranger, concerné et indifférent, touché et froid - les deux ensemble - que leur propre biographie les éloigne inexorablement de moi. Je continue également à militer un brin dans l'Association des Parents et futurs parents Gays et Lesbiens (même si ce n'est pas en cohérence et fidélité avec ma pensée existentielle radicale, mais uniquement par souci d'équité citoyenne et de révolution sociétale)… Il n'empêche, aujourd'hui plus qu'hier et bien moins que demain, je donne encore 100% raison à mon vieux pote Onfray, tant il importe avant de s'embarquer pour un (long) périple - à deux ou à plusieurs - d'en mesurer et l'enjeu et les impedimenta !
Lire la suite
vendredi 12 janvier 2007
Par Michel Bellin,
vendredi 12 janvier 2007.
J'écoute ces jours – en fait je le découvre – un superbe violoniste qui me donne des frissons : Léonid Kogan (1924-1982). Merci, très chère Nisou, de m'avoir offert cette intégrale pour Noël. Son concerto de Beethoven, l'ébouriffante Carmen Fantasia de Bizet/Waxman, le concerto de Khatchatourian, si négligé (ah ! l'élégie du second mouvement…) et j'en passe ! Certes, la gloire de David Oïstrakh a toujours projeté de l'ombre sur la renommée de cet éternel «second» violoniste de l'Union Soviétique mais son jeu, si j'en crois mes oreilles et mon cœur qui palpite, n'en était pas moins d'une virtuosité faramineuse et d'une sonorité ébouriffante. Bref, « sans la musique, la vie serait une erreur » selon Nietzsche et ma propre vie un bagne. Je convoque ce jour deux autres écrivains à la barre, ou plutôt au pupitre…le premier qui me glace, le second qui porte ma passion musicale à son acmé, pardon, cher O., (tu exècres ce mot !) à son paroxysme.
Lire la suite
jeudi 11 janvier 2007
Par Michel Bellin,
jeudi 11 janvier 2007.
J'entre dans l'an neuf avec le plus célèbre des libertins au bras. Donatien Alphonse François, marquis de Sade. Scandaleuse compagnie, n'est-ce pas ? Mais avant de juger, souvent de condamner, il convient de connaître. Or, je ne connais pas, vaguement, juste par ouïe dire. Là réside le scandale. Donc, un pavé de près de 1000 pages (étude de Maurice Lever, directeur de recherche au CNRS, Fayard 1991), plus essentiel à mon avis que "Les Bienveillantes" du génial freluquet qui n'explique rien du problème du Mal. Aujourd'hui quelques lignes, rassure-toi cher(e) internaute, en guise d'apéritif : un court aveu du divin marquis dont je brûle de faire la connaissance.
Lire la suite
mercredi 10 janvier 2007
Par Michel Bellin,
mercredi 10 janvier 2007.
Sourions un brin ce matin. Je vais narrer aujourd'hui une perle de Jouhandeau. Je voue une admiration et une reconnaissance éperdues au Diable de Chaminador, ne serait-ce que pour la phrase d'hommage qui orne le fronton de mon site et pour son aveu à Jean Amrouche concernant sa relation aussi troublante que déterminante – que je partage, biographiquement parlant – avec un certain Ieschoua (cf. le 1er chapitre de mon dernier opus).
Lire la suite
mardi 9 janvier 2007
Par Michel Bellin,
mardi 9 janvier 2007.
Dans son dernier ouvrage « La puissance d'exister » – en fait une synthèse de sa pensée philosophique et de son œuvre – Michel ONFRAY préconise une libido libertaire en vantant les mérites de ce qu'il nomme « la machine célibataire ». 100 % d'accord avec lui ! De quoi faire réfléchir, j'espère, les couples rancis autant que les tourtereaux transis... et tous les prescripteurs natalistes ! Onfray, c'est toujours délicieusement jargonnant – donc irritant pour les néophytes pressés, les détracteurs à l'affût ou les lecteurs paresseux brouillés avec le dictionnaire et confondant « précieux » et « précis ». Mais quand on suit ce (jeune) Sage pour notre temps, pas à pas, livre après livre (c'est ici son 31ème !), sa prose, tellement dissoute dans sa vie, en devient pétillante et roborative, restituant à qui veut bien l'assimiler la puissance… et l'ivresse d'exister. Merci Michel !
Lire la suite
dimanche 7 janvier 2007
Par Michel Bellin,
dimanche 7 janvier 2007.
Depuis le printemps 2006, mon pote et moi nous nous lançons un défi : la décroissance volontaire. Quelques nouveaux réflexes à acquérir : le squat aménagé (au détriment du nombre de m²), la récup, l'emprunt, le retour au bon vieux microsillon, les chaussures ressemelées plutôt que remplacées, les « cartes Fidélité » snobées, les emplettes à l'Emmaüs du coin, la réparation et le rafistolage (O. excelle à ce sport !)… Quand l'un des deux est tout prêt de céder à une impulsion consumériste, à l'envie d'amasser ou de bibeloter, à faire une entorse à sa cure de désintoxication médiatique, l'autre le reprend gentiment : « Vraiment besoin ? Et ta décroissance ? » Dans l'ennui visqueux et vulgaire de la consommation (amplifiée par la pub, la télé, la technologie…), cette « simplicité volontaire » n'est pas pour nous un mot d'ordre vertueux, ni ascétique ni diététique ni catholique (« Heureux les pauvres…" et autres fadaises moralisatrices!) pas même écologique etc. – un peu économique (forcée) tout de même ! Outre que nous récupérons sur le tard notre dignité d'adultes critiques et responsables, – avec une pointe assumée de (léger) snobisme esthétisant ! cf. mon post-scriptum en forme de mise en garde – faire la nique aux marchands et aux slogans imbéciles, déjouer leurs pièges grossiers (s'miles et autres « promos »), se moquer en s'abstenant de leurs obscènes réclames ou de leurs soldes tapageuses, c'est un sursaut joyeux, impertinent et excitant puisqu'il nous restitue un bien oublié depuis trop longtemps : L'AUTONOMIE ! (mot plus modeste que Liberté !) Heureux d'avoir pu lire dans une récente chronique du MONDE (dimanche 7, lundi 8 janvier 2007) que d'autres hurluberlus se lancent dans cette joyeuse résistance. [texte ci-après]
Lire la suite
mercredi 3 janvier 2007
Par Michel Bellin,
mercredi 3 janvier 2007.
Avouer être disciple d'Epicure, c'est s'exposer à des critiques aussi virulentes qu'imbéciles : un épicurien ? Un mec qui bafre, baise, se vautre dans les plaisirs et l'immoralité etc. Que nenni ! L'épicurisme, une voie exigeante et rassasiante.
Lire la suite
mardi 2 janvier 2007
Par Michel Bellin,
mardi 2 janvier 2007.
Pour l'homme que j'aime,en ce deuxième jour de l'an neuf,aussi pour ceux qui tentent, osent, innovent, improvisent, se plantent…– pour les blessés, les délaissés, les blasés aussi –même sans connaître Son nom,qu'Il surgisse soudain,nous tende la main,de janvier à décembreet nous sauve.
Lire la suite