mercredi 31 octobre 2007
Par Michel Bellin,
mercredi 31 octobre 2007.
Aller au-devant, rompre, ne rien admettre,détruire et rejeter tout ce qui,même de très loin,menace une seconde l'indépendance,voici mes lois.Ce n'est pas une politique de conciliation,c'est exactement une révolte.Je ne mangerai pas de votre pain.Je serai abracadabrante jusqu'au bout.Mireille […]
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mardi 30 octobre 2007
Par Michel Bellin,
mardi 30 octobre 2007.
Qu'en ont dit nos écrivains français ? Voici une nouvelle série où s'illustreront Diane de Margerie (l'une des deux seules écrivaines dénichées avec "la Grande Sartreuse" !) Renan, Montesquieu, André Chénier, Paul Claudel, Philippe Solers, Pierre Loti etc. Passionnant, non ? à l'heure où l'Empire du Milieu intrigue et fascine.
Issue d'une famille de diplomates, Diane de Margerie (née en 1927) a passé une partie de son enfance en Chine. Elle a recueilli ses impressions et ses souvenirs dans plusieurs livres, "Le Ressouvenir" (1985) ou "Maintenant" (2001).
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lundi 29 octobre 2007
Par Michel Bellin,
lundi 29 octobre 2007.
Lundi de grisaille et de pluie à Paris. Quelques bribes de correspondance à lire… puis à oublier. Ami(e), ferme les yeux et imagine, juste par la force de ton mental, imagine les couleurs, les odeurs, cette provision miraculeuse de rose et de bleu. Seulement pour attendre le printemps, sitôt réglée l'heure d'hiver, seulement pour rêver de mimosas et d'orangers se détachant sur la mer bleue.
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vendredi 26 octobre 2007
Par Michel Bellin,
vendredi 26 octobre 2007.
Depuis le 3 août dernier, avant chaque week-end et pour une quarantaine de rendez-vous hebdomadaires (si Pouet-Pouet me prête vie !) je propose à mes aficionados une cure de POÉSIETHÉRAPIE selon les recettes éprouvées de Jean-Joseph JULAUD. Un expert ! De quoi aller mieux tout en découvrant ou redécouvrant les plus belles pages de notre Littérature, émollientes ou roboratives suivant le cas. L'idéal – outre les bienfaits pour le mal concerné (migraine, mélancolie, éjaculation précoce, coliques néphrétiques, constipation, insomnie… mal d'amour !), serait d'apprendre par cœur chaque texte puisque la mémoire est un muscle bien trop négligé.
Mais voilà que sonnent à la volée de joyeux carillons ! Qu'est-ce ? Quelle euphorie dans l'air ? Où courent tous ces chapeaux bariolés, ces mioches déguisés, ces vierges émoustillées ? Las, je crains un mal fatal qu'il eût fallu soigner de façon préventive…
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jeudi 25 octobre 2007
Par Michel Bellin,
jeudi 25 octobre 2007.
« TOY, MICHEL SERVET, CONDAMNONS A DEBVOIR ESTRE LIE ET MENE AU LIEU DE CHAMPEL, ET LA DEBVOIR ESTRE A UN PILORIS ATTACHE ET BRUSLE TOUT VIFZ AVEC TON LIVRE, TANT ESCRIPT DE TA MAIN QUE IMPRIME, JUSQUES A CE QUE TON CORPS SOIT REDUIT EN CENDRES; ET AINSI FINIRAS TES JOURS POUR DONNER EXEMPLE AUX AUTRES QUI TEL CAS VOULDROIENT COMMETTRE. »
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mercredi 24 octobre 2007
Par Michel Bellin,
mercredi 24 octobre 2007.
Qu'en ont dit nos écrivains français ? Je commence aujourd'hui une nouvelle série où s'illustreront Diane de Margerie (l'une des deux seules écrivaines dénichées avec la Grande Sartreuse !) Renan, Montesquieu, André Chénier, Paul Claudel, Philippe Solers, Pierre Loti etc. Passionnant, non ? à l'heure où l'Empire du Milieu intrigue et fascine.
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mardi 23 octobre 2007
Par Michel Bellin,
mardi 23 octobre 2007.
La femme a-t-elle une âme ? Il est encore trop tôt pour répondre à cette question avec certitude. Tout ce que l'on peut dire, avec une marge d'erreur infime, c'est que la nuit sera fraîche, mais à mon avis, à mon humble avis, c'est sans rapport aucun avec le problème de l'existence de l'âme chez la femme.
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lundi 22 octobre 2007
Par Michel Bellin,
lundi 22 octobre 2007.
Un très beau texte. Un film inoubliable. Et cette scène si poignante tant l'amour est irrésistible et immortel…
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samedi 20 octobre 2007
Par Michel Bellin,
samedi 20 octobre 2007.
Depuis le 3 août dernier, avant chaque week-end et pour une quarantaine de rendez-vous hebdomadaires (si Pouet-Pouet me prête vie !) je propose à mes aficionados une cure de POÉSIETHÉRAPIE selon les recettes éprouvées de Jean-Joseph JULAUD. Un expert ! De quoi aller mieux tout en découvrant ou redécouvrant les plus belles pages de notre Littérature, émollientes ou roboratives suivant le cas. L'idéal – outre les bienfaits pour le mal concerné (migraine, mélancolie, éjaculation précoce, coliques néphrétiques, constipation, insomnie… mal d'amour !), serait d'apprendre par cœur chaque texte puisque la mémoire est un muscle bien trop négligé.
Je dédie ce chapitre à l'ex-Première Dame de France.
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jeudi 18 octobre 2007
Par Michel Bellin,
jeudi 18 octobre 2007.
Lors de leur réunion au Plan-des-Dames, les mineurs ont décidé de contraindre à la grève les rares puits où le travail ne s'est pas encore arrêté. Mais le lendemain cette action dégénère. Des installations industrielles sont saccagées et une foule de mineurs, enragés de faim après deux mois de grève et de privations, se dirige vers le siège régional de la compagnie minière à Montsou. Depuis une grange où ils se sont dissimulés, des bourgeois, parmi lesquels la femme du directeur de la mine, regardent passer l'émeute.
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mercredi 17 octobre 2007
Par Michel Bellin,
mercredi 17 octobre 2007.
Confiance, patience, persévérance, endurance… humour aussi. Et lâcher prise. Tels sont les ingrédients de tout amour ou de toute amitié qui se construisent. S'il te plaît, apprivoise-moi ! Je dédie ce texte à l'Amie qui se reconnaîtra.
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mardi 16 octobre 2007
Par Michel Bellin,
mardi 16 octobre 2007.
Cette nouvelle m'a à la fois amusé et consterné : le Vatican vient de suspendre un haut prélat qui avait ouvertement déclaré son homosexualité dans une récente émission télévisée en Italie. Le monsignor en question, qui n'est pas identifié par son nom dans le sujet, était un chef de service d'une soixantaine d'années à la Congrégation pour le clergé, l'important "ministère" du Vatican qui gère les 400.000 prêtres du monde entier. Le prélat "incriminé" a commis l'erreur de recevoir l'équipe de la télévision dans son bureau au Vatican. De nombreux employés ont alors reconnu la pièce dans laquelle il se trouvait. Dans cette interview, le prêtre expliquait "qu'il ne se sentait pas comme un pécheur", mais qu'il devait rester discret pour ne pas se faire rappeler à l'ordre par ses supérieurs, ajoute le quotidien.
Le site internet Petrus, un quotidien on-line sur le pontificat de Benoît XVI, a révélé samedi le nom du prélat en question, un de ses anciens collaborateurs, puis a publié dans l'après-midi une lettre où ce dernier affirme avoir "déclaré être homosexuel pour démasquer ceux qui le sont réellement". L'ecclésiastique se définit comme jouant le rôle d'"un voleur parmi les voleurs" pour tenter de "racheter les victimes du péché" et affirme avoir simulé son homosexualité pour donner son aide à l'Eglise, victime d'une campagne sur l'homosexualité des prêtres, selon la lettre publiée par Petrus.
Le Vatican, qui souhaite rester discret sur cette affaire, a néanmoins réagi. "Les supérieurs traitent la situation avec la discrétion de rigueur et avec le respect dû à la personne concernée, même si cette personne a commis des erreurs. Les autorités doivent cependant intervenir avec la sévérité requise par un comportement incompatible avec le service religieux et la mission du Saint-Siège", a déclaré le porte-parole du Vatican.
Quand l'hypocrisie, le machiavélisme et l'homophobie de Rome confinent à la bouffonnerie !
Petit commentaire perso extrait de mon avant-dernier livre IMPOTENS DEUS (déjà épuisé hélas. Tout nouvel Editeur sera donc le bienvenu… sans risque d'être suspendu !)
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lundi 15 octobre 2007
Par Michel Bellin,
lundi 15 octobre 2007.
KO, pardon, OK, puisque LES FRANÇAIS ont des bleus à l'âme, je vais avoir ce matin le triomphe modeste. Comme je passais en Aquitaine un merveilleux week-end, ce n'est qu'à l'aube que j'ai appris à Tonneins l'incroyable, l'inattendue, la suave Nouvelle. J'en ai presque regretté de n'être point à Paris : très longtemps, j'imagine, le vibrant "Swing low, sweet chariot" dut vibrer dans la nuit... La Rose a refleuri ! Mais je serai fair play. Après mon désespoir de lundi dernier, mon blog littéraire célèbrera en douceur ce merveilleux malheur. Pas de cocorico, seulement Hugo... et, please, pas le poète barbu du Journal du Dimanche !
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vendredi 12 octobre 2007
Par Michel Bellin,
vendredi 12 octobre 2007.
Depuis le 3 août dernier, avant chaque week-end et pour une quarantaine de rendez-vous hebdomadaires (si Pouet-Pouet me prête vie !) je propose à mes aficionados une cure de POÉSIETHÉRAPIE selon les recettes éprouvées de Jean-Joseph JULAUD. Un expert ! De quoi aller mieux tout en découvrant ou redécouvrant les plus belles pages de notre Littérature, émollientes ou roboratives suivant le cas. L'idéal – outre les bienfaits pour le mal concerné (migraine, mélancolie, éjaculation précoce, coliques néphrétiques, constipation, insomnie… mal d'amour !), serait d'apprendre par cœur chaque texte puisque la mémoire est un muscle bien trop négligé.
Aujourd'hui, une parade au spleen qui vous tombe toujours dessus sans crier gare été comme hiver ; il semblerait que le début de l'automne soit propice à la mélancolie, non ?
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jeudi 11 octobre 2007
Par Michel Bellin,
jeudi 11 octobre 2007.
« Si nous étions aussi imprudents, ou aussi téméraires que les papillons, phalènes ou autres lépidoptères, et si nous nous jetions tous dans le feu, nous, l'espèce humaine tout entière, peut-être qu'une combustion aussi immense, une telle fulgurance traversant les paupières closes de Dieu, le […]
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mercredi 10 octobre 2007
Par Michel Bellin,
mercredi 10 octobre 2007.
Au coucher ou au lever, une page de poésie c'est bon pour le moral. C'est surtout beau. Sans justification. Avec Prévert, j'ai l'embarras du choix. Souvent je souris, je me lèche par avance les babines, je sais par cœur mes favoris (« Cet amour », « pater noster », « page d'écriture », « chanson » qui servit de faire-part à mon mariage, sans oublier la baleine et les escargots en deuil !). Et bien sûr la complainte de Vincent, si génialement hallucinée que les mots du poète prennent feu sur la page et tournoient comme des tournesols en folie…
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mardi 9 octobre 2007
Par Michel Bellin,
mardi 9 octobre 2007.
« Donc, je me résume, tout ce qui tournerait autour du vrai comme un pot sans fond, le style qui étoufferait la vérité comme le hachis Parmentier infect de tous les mercredis à Issy qu'on appelle Jézabel, les rallonges quoi ! les vers, les rimes, les adverbes en « men »t tout gonflés et ceux prétentieux en «isme », et tous ses points d'exclamation qui m'embrouillent parce qu'ils zigouillent mes citations !!! bref, toute sa déco intello, moi, je m'en passe et j'enlève toujours le gras des mots, comme mon écrivain privé m'a appris… (extrait de IESCHOUA MON AMOUR).
Il me reste quelques souvenirs gastronomiques du temps où j'étais interne au petit séminaire de Thonon-les-Bains. Outre la morue dorée du vendredi (à cette époque, elle était bon marché) et les frites miraculeuses qui me consolaient de la vie d'internat, même si le rabiot faisait toujours défaut, on nous servait rituellement une sorte de mixture étrange qui n'avait aucun nom dans aucune langue, sorte de brouet où la purée grisâtre le disputait à quelques fragments carnés difficilement identifiables. Unanimes, nous avions baptisé « Jézabel » cette sorte de gratin Parmentier du pauvre. Je pressentais qu'il devait se cacher au fond du plat quelque accointance avec les classiques, quelque part du côté de Corneille ou de Racine, tellement à l'époque l'amour des Belles Lettres mijotait déjà jusqu'au fond de nos assiettes. Vérification faite aujourd'hui puisqu'il me plait, dans mes chroniques « Poèmes d'enfance » de retrouver grâce à Google la trace de mes premières errances littéraires...à défaut de mes appétences !
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lundi 8 octobre 2007
Par Michel Bellin,
lundi 8 octobre 2007.
Il paraît que, depuis samedi dernier, nous, les Français, sommes les plus grands, les plus forts, les plus courageux. Ir-ré-sis-ti-bles face aux monstrueux All Blacks. Car, nous répète-t-on à l'envie, la Lumière (personnifiée par Michalak) a triomphé des Tigres noirs et le bon peuple France peut s'esbaubir.
Je vous dois un aveu : je n'ai regardé que les dix dernières minutes de cet historique quart de finale, juste pour m'assurer que tout se déroulait dans le sens de mes vœux : la victoire éclatante des valeureux All Blacks et le triomphe de leur terrrrrrrrrrrrifique haka. Las, comme vous le savez, le sort me fut contraire et on connaît le score : 18-20 pour la France. (J'ai encore quelque espoir pour samedi prochain, comptant bien sur le triomphe de la perfide Albion.)
Mais quoi, me diras-tu ! Bellinus, tu t'intéresses au rugby à présent ? Tu soutiens la Nouvelle-Zélande ? Tu préfères le teigneux McAlister au valeureux Jauzion ? Nenni mon cousin. Mon seul souci : contrer le tsunami patriotique, confirmer l'ancestral diagnostic (Panem et circenses) et me repaître de mon spectacle favori : rien n'est plus jouissif pour moi que lorsque les petits coqs bleu blanc rouge débandent piteusement en remisant leurs étendards et leurs cris de guerre.
Hélas bis, samedi dernier ce fut râpé et le pire arriva : à peine les cris hystériques de mes voisins (papa et les deux garçonnets) s'étaient-ils éteints suite à une défaillance de leurs cordes vocales, à peine les ultimes klaxons avaient-ils disparu dans la Nuit blanche parisienne, les plus folles rumeurs commençaient à circuler : le taux de croissance allait augmenter de 3 points providentiels ; Sarko 1er, sitôt sorti du vestiaire après avoir tâté les pectoraux de Cédric Heymans, promettait en prime time sur TF1 de faire un geste magnanime en amnistiant une centaine de clandestins chinois tandis que Daniel Herrero en personne, éminent chroniqueur du Journal du Dimanche, ambitionnait de marcher dans les traces de notre Hugo national et d'entrer sans tarder sous la Coupole où une place est vacante. Pour preuve, en prélude à son discours d'investiture, ce formidable papier que le lion (barbu) de l'Hyperbole, l'empereur de l'Epopée sportive, le chantre du Lyrisme gaulois vient de commettre, véritable morceau d'anthologie que tout site littéraire digne de ce nom se doit de mettre en ligne in extenso.
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vendredi 5 octobre 2007
Par Michel Bellin,
vendredi 5 octobre 2007.
A partir du 3 août dernier, avant chaque week-end et pour une quarantaine de rendez-vous hebdomadaires (si Pouet-Pouet me prête vie !) je propose à mes aficionados une cure de POÉSIETHÉRAPIE selon les recettes éprouvées de Jean-Joseph JULAUD. Un expert ! De quoi aller mieux tout en découvrant ou redécouvrant les plus belles pages de notre Littérature, émollientes ou roboratives suivant le cas. L'idéal – outre les bienfaits pour le mal concerné (migraine, mélancolie, éjaculation précoce, coliques néphrétiques, constipation, insomnie… mal d'amour !), serait d'apprendre par cœur chaque texte puisque la mémoire est un muscle bien trop négligé.
Aujourd'hui, une alternative au vaccin contre la grippe.
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jeudi 4 octobre 2007
Par Michel Bellin,
jeudi 4 octobre 2007.
Je suis en train de dévorer un livre passionnant, dérangeant, foisonnant et écrit de main de maître : « L'évangile selon Jésus-Christ » de José SARAMAGO (Prix Nobel de littérature 1998). Au centre de ce contre-évangile, entremêlant histoire, mythe et fiction romanesque, l'auteur pose la question essentielle des rapports entre le plus absolu des pouvoirs et une impossible liberté. Jésus, fils de Dieu qui ne voulait pas l'être, devient une victime sacrificielle puisque, comme les révolutions, les religions dévorent leurs enfants. Les femmes plus que les hommes, et les bêtes innocentes… comme en témoigne cet extrait que j'ai choisi : le rite de la Purification autrefois dans le Temple de Jérusalem. J'ajoute que rien n'est pesant ici, rien de démonstratif : ce pamphlet voltairien et jubilatoire, avec ici ou là des petits traits humoristiques ou cyniques, se lit comme un ample récit, la plus belle Histoire jamais contée – comme titrait dans mon enfance un péplum hollywoodien avec, dans le personnage de Jésus un Jeffrey Hunter très bandant – en fait l'histoire la plus mystificatrice et la plus cruelle : celle de Dieu jouant à l'homme un bien vilain tour sous le regard servile et entre les mains manipulatrices de toutes les religions du monde. Avec des phrases telles que « Quand donc arrivera, Seigneur, le jour où tu viendras à nous pour reconnaître tes erreurs devant les hommes ? » ou encore Jésus évoquant Dieu sur la croix « Hommes, pardonnez-lui, car il ne sait pas ce qu'il fait », on comprend que ce roman ait fait scandale au Portugal et ait amené son auteur à fuir son pays d'origine.
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mercredi 3 octobre 2007
Par Michel Bellin,
mercredi 3 octobre 2007.
Très souvent remontent à la surface de ma mémoire des lambeaux de poèmes… un demi vers boiteux par ci… un octosyllabe estropié par là… parfois juste quelques mots agrippés à une rime. Par exemple : « Midi, roi des étés épandu sur la plaine… » ou «…le coup dut l'effleurer à peine, aucun bruit ne l'a révélé mais la légère meurtrissure… » Ensuite, plus rien, le cerveau capitule : un grand blanc. J'enrage, j'épelle à mi-voix pour retrouver le Sésame. Toujours rien. Pas moyen de trouver la suite mais il suffirait peut-être de gratter par ci, de dépoussiérer par là… peut-être… c'est si lointain, un demi-siècle ! C'est si proche, encore si vivant en moi lorsque je ferme les yeux pour ressentir dans mon esprit embué toute cette imagerie verbale qui palpite et bat encore comme un petit cœur obstiné. Fragments d'enfance !
En ce temps-là (dans les années cinquante soixante), boule rase et blouse grise, j'étais un élève modèle dans mon petit séminaire austère. On faisait ses Humanités, comme on disait à l'époque. Le grec et le latin étaient à l'honneur, Bordas était notre Bible, un certain Calvet peut-être aussi, en moins rutilant. J'étais 1er de classe à peu près en tout (sauf en gymnastique), année après année, collectionnant les billets d'honneur qui étaient roses et les livres de Prix fin juin (ils étaient ennuyeux car c'était souvent des vies de Saints). J'adorais déjà les mots, les strophes bien rythmées, les alexandrins fiers et musclés, les métaphores et les harmonies imitatives – « La foudre au Capitolin tombe ! » – et j'étais tout à mon affaire lorsqu'il s'agissait d'apprendre par cœur puis de réciter, bien droit à côté du banc, en mettant de l'expression. Comme j'étais ému et intimidé ! Pourquoi ces lambeaux de poésies ont-ils résisté à l'usure du temps… à tous les sédiments qui se sont accumulés sur ces années studieuses et en définitive heureuse ? Je ne saurais le dire.
J'ai décidé depuis l'été 2007 (l'année de mes 60 ans) de ratisser ma mémoire, de partir à la recherche de ces mots enchantés et de reconstituer, l'un après l'autre, le puzzle de mes poésies d'enfance, les plus belles, les plus impérissables. Surprise, surprise… Avec un moteur de recherche, ce devrait être facile, non ? Par exemple, si aujourd'hui je tape « Le deuil de la nature convient à ma douleur… » le fragment stoïcien qui me hante et surnage dans ma mémoire indocile - que va-t-il se passer ? La méga mémoire d'Internet va-t-elle reconstituer sur-le-champ le poème de… de qui au juste ? Allez, c'est parti, ma campagne de fouilles lexicales est ouverte.
« À moi, Google, deux mots! » - Parle ! – Ôte-moi d'un doute…
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mardi 2 octobre 2007
Par Michel Bellin,
mardi 2 octobre 2007.
En face de moi, un jeune rebeu, plutôt bien mis de sa personne. Sitôt installé, il sort de sa besace un pavé en collection de poche et se plonge posément dans sa lecture, l'air grave et attentif, un imperceptible sourire sur les lèvres. Tiens, me dis-je, un connaisseur. Je suis intrigué par une telle voracité. Automatiquement, je déchiffre sans peine la 1ère de couverture : « Belle du Seigneur » d'Albert Cohen. Quand on connaît la longueur de l'œuvre – 845 pages dans une écriture très serrée – sa complexité touffue, parfois sa complaisance littéraire (ah ! cet interminable chapitre où la belle Ariane s'alanguit dans sa baignoire…), on peut être surpris, non ? A moins qu'il soit surprenant que je sois moi-même surpris ! Légère inquiétude : et si le jeune Solal n'allait pas jusqu'au bout du pavé… comme moi qui n'ai jamais pu dépasser le 2ème tome de Proust ! Oui, aller jusqu'à l'ultime phrase, jusqu'à la débâcle si cruelle du si sublime amour :… « et soudain la naine lui demanda d'une voix vibrante, lui ordonna de dire le dernier appel, ainsi qu'il était prescrit, car c'était l'heure. »
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lundi 1 octobre 2007
Par Michel Bellin,
lundi 1 octobre 2007.
Cet empereur-là ne s'habillait pas en Dior ni ne caressait sous sa toge sa Rollex dernier cri. Il n'ambitionnait pas de dévorer Chronos. Son seul objectif : penser sa vie et vivre sa pensée. Il est vrai qu'il gouvernait en des temps fort lointains, barbares et obscurs (121-180 de notre ère). Ci-après quelques-unes de ses pensées savourées un dimanche matin en même temps qu'un café très serré.
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