février 2008 (23)

vendredi 29 février 2008

PUTAIN DE MÉTIER !

Bonne nouvelle ! Magali Dumont, ma comédienne préférée, m'appelle ce matin: ça y est, on s'y met, ta pièce « Le duo des ténèbres » va être montée l'automne prochain à Marseille. Chiche ? La grande Lulu va donc enfin prendre vie sur les planches, plus drôle et pathétique que jamais. Merci aux deux artistes et courage !

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jeudi 28 février 2008

L’ENNUI QUI JOUIT

Voilà pourquoi j'aime tant la musique - en créer et en écouter. Un apprentissage savoureux de la durée. Un désamorçage de l'ennui. C'est aussi limpide et aussi complexe que cela ! Et je trouve que Nietzsche a décidément encore raison lorsqu'il écrit : « L'on devient plus philosophe à mesure qu'on devient plus musicien. » Car qui apprivoise le Temps se réconcilie avec la vie… et la mort au quotidien.

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mercredi 27 février 2008

MES PETITES AMOUREUSES

Rimbaud était-il misogyne ? Je ne pense pas. Plutôt un désabusé prématuré. À 17 ans déjà, il portait le deuil de ses utopies. Parce qu'il a été déçu par la femme, le jeune homme s'est tourné vers d'autres Sœurs de charité (voir le poème éponyme), l'absinthe et la révolution. Mais ni la Muse verte ni la Justice ardente ne lui ont donné ce qu'il en attendait. Du coup, ces deux poèmes s'expliquent : deux cris de colère et de dégoût. Pour lui qui est si dépité, la jeune fille n'est plus que laideur et fadeur. Le corps féminin en devient ridicule. Et Arthur s'injurie lui-même d'avoir pu s'être laissé avoir en aimant.

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mardi 26 février 2008

LE REQUIEM DES BISTROQUETS

Je ne fréquente plus les bistrots. Un café sans clope, c'est trop violent. Je ne suis pas le seul puisque le président des cafetiers commence à se lamenter : « Il y a moins 20% de clients au comptoir des bars-tabac. Les femmes enceintes et leurs enfants, les sportifs et les personnes âgées ne sont  […]

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lundi 25 février 2008

SARKO LE MALPOLI

Alain et ses Propos sur le bonheur. Je ne connais pas d'autre médication quotidienne pour apprendre à vivre avec sagesse… « Les maîtres d'armes disent toujours « Trop de force »; et l'escrime est une sorte de politesse. Tout ce qui sent le brutal et l'emporté est impoli ; les signes suffisent ; la menace suffit. On pourrait dire que l'impolitesse est toujours une sorte de menace. » Quand j'observe Sarko 1er, notre hyperprésident, quand je le vois marcher, gesticuler, parader, aboyer, persifler, souvent sermonner, je ne peux que penser à cette page du philosophe que tout responsable politique devrait méditer. Car si la parole du Président de la France est devenue tout simplement non crédible, non recevable, aussi bonne soit-elle – et c'est gravissime ! – c'est peut-être d'abord parce que toute sa personne d'agité permanent à la De Funès exsude une sorte d'impolitesse chronique, la frénésie d'un bouffon hargneux, une vulgarité en acte incompatible non seulement avec un Président responsable mais tout simplement avec un être de bonne compagnie qu'on a plaisir à fréquenter, à écouter, à qui serrer la main.

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samedi 23 février 2008

CHARME & SPLENDEUR DES PLANTES D’INTÉRIEUR

C'est le titre de mon 12ème ouvrage qui paraîtra le 1er avril prochain (!). Il s'agit d'une troisième édition revue et augmentée de mon recueil érotique paru fin 2002 chez H&O et épuisé depuis un an. Ma manière à moi de fêter le retour du printemps et le sursaut de la Vie. Histoire aussi de faire remonter le moral des Français et de dynamiser les bourses européennes en cette période de sinistrose aiguë et de sarkozytose chronique !
À l'occasion de cette parution, la page d'accueil du site se met au vert, plutôt au rouge, pour accueillir d'ores et déjà une troublante et fascinante floraison. Merci d'y jeter un œil concupiscent et une oreille avide, ainsi qu'à la toute première page du livre offerte ci-après à votre méditation du week-end.

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vendredi 22 février 2008

CURE DE POÉSIETHÉRAPIE (26ème leçon)

Depuis le 3 août 2007, avant chaque week-end et pour une trentaine de rendez-vous hebdomadaires (si Pouet-Pouet me prête vie !) je propose à mes aficionados une cure de POÉSIETHÉRAPIE selon les recettes éprouvées de Jean-Joseph JULAUD (Ça ne va pas ? Manuel de poésiethérapie, le cherche midi éditeur, 2001). Un expert ! De quoi aller mieux tout en découvrant ou redécouvrant les plus belles pages de notre Littérature, émollientes ou roboratives suivant le cas. L'idéal – outre les bienfaits pour le mal concerné (migraine, mélancolie, éjaculation précoce, coliques néphrétiques, constipation, insomnie… mal d'amour !), serait d'apprendre par cœur chaque texte puisque la mémoire est un muscle bien trop négligé.

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jeudi 21 février 2008

L’ÈRE DU VIDE (2)

Lorsqu'il écrit son livre dans les années 80, l'héritage de Mai 68 n'est pas encore vilipendé en haut lieu mais déjà des émeutes embrasent les quartiers de Londres, Liverpool, Brixton, bientôt des banlieues françaises… Révoltes sporadiques, sans idéologie ni utopie, fruits du désœuvrement, du chômage, du vide social. Une fois encore, l'analyse de Gilles LIPOVETSKY me paraît d'une grande lucidité et donc prophétique.

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mercredi 20 février 2008

L’ÈRE DU VIDE (1)

Lorsqu'il écrit son livre dans les années 80, Internet n'est pas encore triomphant, les blogs individuels n'y fleurissent pas comme aujourd'hui, la « com » ne fait pas encore des ravages jusque dans les sommets vertigineux de l'Etat où s'étalent les scoop et la diarrhée verbale de l'Hyperprésident. L'analyse de Gilles LIPOVETSKY n'en paraît à mes yeux que plus prophétique.

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mardi 19 février 2008

ADOPTION

« Smaïn, est-ce que tu as des devoirs à faire pour demain ? - Oui, papa, j'ai un devoir de mémoire.- Ne dis pas de bêtises et montre-moi ton cahier de textes. Qu'est-ce que tu as fait aujourd'hui en classe ? - J'ai adopté un enfant juif, papa.- Quoi !- Mais oui, j'te jure.- Apporte ton cahier de  […]

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lundi 18 février 2008

VOYAGE

Heureux lecteur (surtout s'il est citadin et sédentaire) qui peut mettre ses pas dans ceux des voyageurs et les suivre à la trace de page en page. Dans les années 50, une lente et heureuse dérive entraîna Nicolas Bouvier de Genève au Khyber Pass. Le texte qu'il ramena de ce périple, émaillé des dessins de Thierry Vernet, est une longue flânerie émerveillée non dépourvue de sagesse. Plus qu'un dépaysement, la lecture de ce livre est un enchantement et un recentrage sur l'essentiel.

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samedi 16 février 2008

ÂNERIE MÉMORIELLE (bis)

« Moi, Président de tous les Français, soucieux de l'unité nationale et garant de la laïcité, encore porté par la ferveur de mon homélie du Latran et par le souffle de mon grand projet civilisateur, je propose personnellement qu'à chaque catholique de ce pays soit désormais confiée la mémoire d'un  […]

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vendredi 15 février 2008

« DRÔLE DE MÉNAGE ! » (suite)

VERLAINE A MATUSZEWICZ

Bruxelles – Poste restante
[5 juillet 1873]

Mon Cher Ami,
Des coups aussi pénibles qu'imprévus m'ont forcé à quitter Londres à l'improviste. J'ai dû laisser Rimbaud un peu en plan, quelque horrible peine, là, franchement (et quoi qu'on die) que ça me fit, en lui laissant toutefois mes livres et hardes en vue de les laver pour se rapatrier. Ma femme refusant de venir après ma menace de suicide de moi, je l'attends jusqu'à demain midi mais ELLE NE VIENDRA, je commence à trouver trop connard de me tuer comme ça et préfère – car je suis si malheureux, là vraiment ! – m'engager dans les volontaires républicains espagnols. (…)

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jeudi 14 février 2008

« DRÔLE DE MÉNAGE ! »

Paris, septembre 1871

… Venez, chère grande âme, on vous appelle, on vous attend.

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mercredi 13 février 2008

LE SECRET DE RAPHAËL

Un peu de théâtre ce matin, pour changer. Et toujours chevillé au cœur cet espoir : quand un producteur croira-t-il enfin à cette magnifique rencontre pour la monter sur une scène ?

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mardi 12 février 2008

POÈMES D’ENFANCE (7)

Très souvent remontent à la surface de ma mémoire des lambeaux de poèmes… un demi vers boiteux par ci… un octosyllabe estropié par là… parfois juste quelques mots agrippés à une rime. Par exemple : « Midi, roi des étés épandu sur la plaine… » ou «…le coup dut l'effleurer à peine, aucun bruit ne l'a révélé mais la légère meurtrissure… » Ensuite, plus rien, le cerveau capitule : un grand blanc. J'enrage, j'épelle à mi-voix pour retrouver le Sésame. Toujours rien. Pas moyen de trouver la suite mais il suffirait peut-être de gratter par ci, de dépoussiérer par là… peut-être… c'est si lointain, un demi-siècle ! C'est si proche, encore si vivant en moi lorsque je ferme les yeux pour ressentir dans mon esprit embué toute cette imagerie verbale qui palpite et bat encore comme un petit cœur obstiné. Fragments d'enfance !
En ce temps-là (dans les années cinquante soixante), boule rase et blouse grise, j'étais un élève modèle dans mon petit séminaire austère. On faisait ses Humanités, comme on disait à l'époque. Le grec et le latin étaient à l'honneur, Bordas était notre Bible, un certain Calvet peut-être aussi, en moins rutilant. J'étais 1er de classe à peu près en tout (sauf en gymnastique), année après année, collectionnant les billets d'honneur qui étaient roses et les livres de Prix fin juin (ils étaient ennuyeux car c'était souvent des vies de Saints). J'adorais déjà les mots, les strophes bien rythmées, les alexandrins fiers et musclés, les métaphores et les harmonies imitatives – « La foudre au Capitolin tombe ! » – et j'étais tout à mon affaire lorsqu'il s'agissait d'apprendre par cœur puis de réciter, bien droit à côté du banc, en mettant de l'expression. Comme j'étais ému et intimidé ! Pourquoi ces lambeaux de poésies ont-ils résisté à l'usure du temps… à tous les sédiments qui se sont accumulés sur ces années studieuses et en définitive heureuse ? Je ne saurais le dire.
J'ai décidé l'été dernier (l'année de mes 60 ans) de ratisser ma mémoire, de partir à la recherche de ces mots enchantés et de reconstituer, l'un après l'autre, le puzzle de mes poésies d'enfance, les plus belles, les plus impérissables. Surprise, surprise… Avec un moteur de recherche, ce devrait être facile, non ? Par exemple, si ce matin je tape « Les chants désespérés sont les chants les plus beaux… » - ce fragment stoïcien qui me hante et surnage dans ma mémoire indocile - (J'ai dans la tête l'histoire assez atroce d'un pélican ou d'un grotesque albatros, impossible de me souvenir) que va-t-il se passer ? La méga mémoire d'Internet va-t-elle reconstituer sur-le-champ le poème de… de qui au juste ? Allez, c'est parti, ma campagne de fouilles lexicales est ouverte.

« À moi, Google, deux mots! » - Parle ! – Ôte-moi d'un doute…

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lundi 11 février 2008

TOUT EST BIEN

Avant d'accompagner Marion jusqu'à se dernière demeure (la Mère-Patrie), j'ai longtemps lu dans le TGV. Ce matin encore, le passage qui suit. Du coup, je me sens léger et serein. Presque heureux pour elle et pour moi. Pour nous tous car tout est bien.

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vendredi 8 février 2008

CURE DE POÉSIETHÉRAPIE (25ème leçon)

Depuis le 3 août 2007, avant chaque week-end et pour une quarantaine de rendez-vous hebdomadaires (si Pouet-Pouet me prête vie !) je propose à mes aficionados une cure de POÉSIETHÉRAPIE selon les recettes éprouvées de Jean-Joseph JULAUD (Ça ne va pas ? Manuel de poésiethérapie, le cherche midi éditeur, 2001). Un expert ! De quoi aller mieux tout en découvrant ou redécouvrant les plus belles pages de notre Littérature, émollientes ou roboratives suivant le cas. L'idéal – outre les bienfaits pour le mal concerné (migraine, mélancolie, éjaculation précoce, coliques néphrétiques, constipation, insomnie… mal d'amour !), serait d'apprendre par cœur chaque texte puisque la mémoire est un muscle bien trop négligé.

Pour quelques amant(e)s, la St Valentin rime avec chagrin… Guillaume saura-t-il les consoler ?

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jeudi 7 février 2008

LE PASSANT D’ORPHALESE

Alors Almitra prit la parole, en disant :
Nous voudrions vous interroger sur la Mort.

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mercredi 6 février 2008

AFFAIRE DE CŒUR

L'amitié est un des pôles centraux de ma vie, en dehors de l'amour. Être l'ami de quelqu'un, avoir quelqu'un pour ami, c'est quelque chose qui m'est indispensable. Je ne sais pas pourquoi ça me tient tellement à cœur. Ça m'apporte un équilibre, une confiance, une croyance. Et puis, un ami c'est  […]

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mardi 5 février 2008

LE CORPS AMOUREUX

Quand je me remémore mes propres étreintes si tendres, si violentes… si apaisantes et si désespérantes…si folles et si drôles (nos « babouineries » puisque tel est le mot consacré), je me retrouve tout à fait dans le réalisme matérialiste du cher Michel Onfray. Ce n'était donc que ça ? C'est tout ça et - après avoir savouré - il vaut mieux en rire aux larmes qu'en pleurer amèrement. Joyeuse nouvelle ou cruelle démystification ? En tout cas, « c'est » et j'ajoute « c'est très bien ainsi » loin des bêlements romantiques et des prétentions fusionnelles. Oui, la meilleure conclusion de l'orgasme : un formidable éclat de rire et une lucidité coup après coup plus aiguisée. Comme disait Mireille Havet, qui ne baisait guère : « Les plaisirs de la chair sont de cendres ; elle a l'éclat du phénix, mais d'elle, on ne renaît pas. »
Peut-être mais en tout cas, rien de tel pour engloutir le Temps dans la fulgurance de l'instant frénétique !

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lundi 4 février 2008

PATIENCE DANS L'AZUR

Au moment où une chère amie se meurt, ce texte envoyé fort à propos par une autre merveilleuse amie m'a sinon consolé, du moins apaisé.

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vendredi 1 février 2008

LETTRE À LOÏC DE LA PART DE DOMINIQUE

Je viens de recevoir, de la part de Dominique M., « un libéré du bagne sacerdotal » (sic) une très longue lettre manuscrite envoyée à feu mon petit Loïc, pitoyable héros de mon dernier livre « Ieschoua mon amour » (Ed. Gap). Je la livre ici telle quelle, rendant justice à une colère, à un destin, à un beau combat d'homme pour la (vraie) vie, combat dans lequel je me reconnais et dont je m'enorgueillis.
Ami(e) internaute, n'hésite pas à réagir à ce document, je transmettrai à son auteur.

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