juin 2008 (22)

lundi 30 juin 2008

IL EST UNE LIQUEUR…

Et toi, ami(e) internaute, combien en prends-tu chaque jour ? Une, deux, trois tasses ? Davantage ? Moi, je ne résiste guère, dès le réveil et même le soir (imprudence souvent fatale !) car j'approuve le poète : très vite opère la métamorphose. Mon idée était triste, aride, dépouillée… elle rit, elle sort richement habillée, d'ébène et d'or évidemment. Comme à cet instant, lorsque je tape ces lignes, dans un parfum entêtant de pur Arabica de Colombie.

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samedi 28 juin 2008

LE BONHEUR GAY

« Deux homosexuels, non deux garçons, qu'on voit partir ensemble pour aller coucher dans le même lit, on les tolère, mais si le lendemain matin, ils se réveillent avec le sourire aux lèvres, ils se tiennent par la main et s'embrassent tendrement, là on ne leur pardonne pas. Ce n'est pas le départ  […]

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vendredi 27 juin 2008

CHRONIQUE D’UNE MÉLANCOLIE (10)

À partir du vendredi 25 avril 2008, et ce désormais avant chaque week-end, je mets en ligne un manuscrit inédit « CET ÉTÉ PLEIN DE FLEURS, Journal romanesque (Août 1919 – Août 1920) ».
Ce volumineux « vrai faux » journal m'a demandé plus de deux ans de travail et a été refusé avec une belle unanimité par une quinzaine d'éditeurs. Trop long, trop littéraire, trop romantique, trop adolescentrique, trop ceci, pas assez cela etc. Tant pis pour eux ! Et tant mieux pour mes chers Internautes qui vont s'approprier ce monument de la Littérature intimiste (!). Petite curiosité : y aura-t-il parmi eux des petits malins qui, semaine après semaine, vont « copier coller » le Journal de Paul de manière à se constituer une édition perso ? Je l'espère bien : c'est cadeau ! Tout plutôt qu'un manuscrit qui jaunit dans un tiroir. Et puis, ce petit Paul de Montclairgeau durant les deux dernières années de sa vie, dans son Jura natal où à Paris ou il dépérit, ce jeune homme est si touchant, si contemporain, si rimbaldien, si agaçant aussi… il ressemble un peu à l'auteur comme un frère… forcément !
Embarquons donc pour ce Journal d'une âme, en se remémorant chaque fois les deux citations en exergue de l'œuvre et qui dès le porche l'éclairent :

On ne peint bien que son propre cœur, en l'attribuant à un autre.
CHATEAUBRIAND

Je me repens d'avoir assombri ma jeunesse, d'avoir préféré l'imaginaire au réel, de m'être détourné de la vie.
André GIDE (Les nouvelles nourritures)

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jeudi 26 juin 2008

IMPOTENS DEUS

26 JUIN 2008. Date providentielle ou maléfique, en tout cas c'est aujourd'hui que je rends le « Bon à tirer » (quel sésame ce fameux Bat qui enchante et terrorise tous les auteurs : restera-t-il des coquilles, quelque infime scorie ?) bref, c'est ok pour ma nouvelle version de « IMPOTENS DEUS, De l'angélisme chrétien à l'homophobie vaticane » aux Editions de l'Harmattan. Après quelques éprouvantes ultimes mises au point et plus de deux années de patience et de combat acharné ! Pour l'occasion, ce matin la page d'accueil du site a été judicieusement et artistiquement aménagée par notre fidèle Rudy et c'est un Federico Fellini loufoque et baroque qui ouvre le bal. Son défilé de mode ecclésiastique vaut vraiment le détour ! Et je me sens un peu forcé de faire ici un brin de réclame – comme on disait au milieu du siècle dernier.

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mercredi 25 juin 2008

LE COMING OUT ou l’identité irréalisable

Un gay n'en a jamais fini avec la nécessité de se choisir lui-même face à la société et à la stigmatisation. Et ce que Sartre appelle « l'authenticité » ne peut donc être compris que comme un processus jamais achevé de construction et d'invention de soi.

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mardi 24 juin 2008

TEMPÊTE À L'HYPER

Alain Turgeon est l'un de mes auteurs favoris, peut-être parce que cet ex-canadien exilé à Lyon use d'un très méchant français aussi débonnaire que subtil sous les jeux de mots en rafales. Une langue toujours aussi délurée et déliée sur la page comme sur la plage. C'est dire si chez cet auteur le sexe (hélas banalement hétéro) n'est pas tabou. Par exemple, lorsqu'il parle de la délicieuse Gladys si taquine lorsqu'elle te prodigue ses caresses. « Elle prend alors ton bout de la main droite, l'extirpe de sa buccale cachette et en ballade sans dégoût l'extrémité robinette sur le pourtour de ses lèvres charnues. » C'est pas mignon et fort joliment dit ? Bref, l'auteur de « Préambule à une déclaration mondiale de guerre à l'ordre », me comble d'aise à chaque bouquin et, par effet boomerang, ma prose me devient tristounette et par trop de conformisme bien trop proprette pour être honnête.

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lundi 23 juin 2008

LA CHINE VUE PAR… (6)

Qu'en ont dit nos écrivains français ? Reprise de ma série où s'illustreront Diane de Margerie (l'une des deux seules écrivaines dénichées avec la Grande Sartreuse !) Renan, Montesquieu, André Chénier, Paul Claudel, Philippe Solers, Pierre Loti etc. Passionnant, non ? à l'heure où l'Empire du Milieu intrigue ; fascine et inquiète.
Aujourd'hui l'écrivain qui me fascine le plus dans sa description de l'Asie : Henri Michaux (1899-1984). Ses croquis sont tellement bien vus, alertes, pleins de couleurs autant que de psychologie subtile et d'humour, qu'ils n'ont pas pris une ride depuis la parution de son livre en 1933. La Chine d'aujourd'hui est méconnaissable, le Chinois, lui, est éternel. Et Michaux, un barbare décidément très fréquentable !
Aujourd'hui, le Chinois et la sensualité. Tout un programme… plutôt inattendu !

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vendredi 20 juin 2008

CHRONIQUE D’UNE MÉLANCOLIE (9)

À partir du vendredi 25 avril 2008, et ce désormais avant chaque week-end, je mets en ligne un manuscrit inédit « CET ÉTÉ PLEIN DE FLEURS, Journal romanesque (Août 1919 – Août 1920) ».

Ce volumineux « vrai faux » journal m'a demandé plus de deux ans de travail et a été refusé avec une belle unanimité par une quinzaine d'éditeurs. Trop long, trop littéraire, trop romantique, trop adolescentrique, trop ceci, pas assez cela etc. Tant pis pour eux ! Et tant mieux pour mes chers Internautes qui vont s'approprier ce monument de la Littérature intimiste (!). Petite curiosité : y aura-t-il parmi eux des petits malins qui, semaine après semaine, vont « copier coller » le Journal de Paul de manière à se constituer une édition perso ? Je l'espère bien : c'est cadeau ! Tout plutôt qu'un manuscrit qui jaunit dans un tiroir. Et puis, ce petit Paul de Montclairgeau durant les deux dernières années de sa vie, dans son Jura natal où à Paris ou il dépérit, ce jeune homme est si touchant, si contemporain, si rimbaldien, si agaçant aussi… il ressemble un peu à l'auteur comme un frère… forcément !

Embarquons donc pour ce Journal d'une âme, en se remémorant chaque fois les deux citations en exergue de l'œuvre et qui dès le porche l'éclairent :

On ne peint bien que son propre cœur, en l'attribuant à un autre.
CHATEAUBRIAND

Je me repens d'avoir assombri ma jeunesse, d'avoir préféré l'imaginaire au réel, de m'être détourné de la vie.
André GIDE (Les nouvelles nourritures)

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jeudi 19 juin 2008

PRÉSENCE… ABSENCE

« … si l'on est réduit à inventer même en partie quelqu'un, mieux vaut l'absence. Mais si l'on veut seulement le découvrir, rien ne vaudra jamais une seule heure de présence. »

Seul l'être qui aime d'Amour – ou qui a aimé un jour – (même s'il n'emploie jamais ce mot rebattu, sans aucun doute obscène car on aime aussi les frites et le camembert !), seul celui-là ou celle-là peut entrer dans les méandres de ce beau texte d'Althusser, en tirer un suc à la fois vénéneux et savoureux, un tourment profond et un invincible bonheur.

(Evidemment, mon regard regarde au loin, vers le Golf d'Oman…)

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mercredi 18 juin 2008

PAUVRE LUDWIG

Que le destin de Louis II de Bavière fût pathétique, ce n'était un secret pour personne, avant même la parution en Allemagne de ses Carnets secrets, publiés pour la première fois en version intégrale à l'occasion du centenaire de sa mort, en 1986.

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mardi 17 juin 2008

NON, MERCI ! (pourquoi j’exècre le foot)

Suivre des yeux une baballe traversant à coups de pied un grand pré fauché tantôt d'un côté tantôt de l'autre, quel intérêt ludique ?
Non, merci.
M'offrir par procuration des frissons, de la bravoure macho la chope à la main et le cul dans le sofa, où est l'exploit athlétique ?Non, merci.
Communier aux transes vociférantes d'Iroquois en délire qui gerbent leurs injures et brandissent des bannières, belle effusion mystique !
Non, merci.
Aduler ces grands benêts en shorts qui se rêvent en stars et empochent des milliards, triste dérive éthique…
Non, merci.
Confisquer les
Une et les JT pour d'épiques Euros ou autres Coupes ras-le-ball, belle urgence médiatique !
Non, merci.
Instrumentaliser le Bleu (délavé) en ciment sociétal et exhausteur du moral des ménages, subtile rhétorique !
Non, merci ! Non, merci ! Non, merci !

Or, dis-je et je persiste et signe, rien de nouveau sous le soleil :
Panem et circenses disaient les Anciens ; Epate et Audimat clament nos Modernes. Pour finir, ce pays de veaux n'a que ce qu'il mérite : à défaut de blé dans l'escarcelle, dans la mangeoire plasma du foin et, ce soir, la piquette.
C'est chouette !

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lundi 16 juin 2008

OUSTE !

Je répète souvent que vivre, c'est perdre du terrain – sans nul doute une formule de Cioran. Tu me diras qu'à soixante et un ans, je ne risque pas grand chose et qu'il me reste du temps, du potentiel, des réserves. Qu'en sais-tu ? Vivre longtemps (combien ?), est-ce une consolation ou une malédiction ? Et pourquoi s'imaginer ingénument que la pente sera longue et douce ?
En fait, je sens que l'étau se resserre, je guette les indices, les signes avant-coureurs. Oui, le corps fatigue, la carcasse se tasse, les performances déclinent : la peau lisse, la dentition parfaite, les réserves de souffle, les réflexes sûrs et surtout la mémoire infaillible et primesautière… Même l'intelligence radote. Donc, dans le miroir ou dans le ressenti intime, les menus signes de défaillance qui me tiennent en haleine sans m'angoisser jamais. En fait, ce n'est pas la peur de la Faucheuse qui approche à pas de velours, plutôt une curiosité, une sorte de perplexité amusée. Sous la fatalité, il faut faire le dos rond ou tenter une saillie, n'est-ce pas ? Car je sais bien que sans aucun doute je m'amuse à me faire peur comme un gosse qui s'offre à lui-même d'horribles grimaces dans la glace ! Manière de me rassurer, de hausser les épaules, de faire le fanfaron.
Pourtant, une très chère amie de mon âge a disparu ce printemps en quelques semaines. Elle était en pleine forme et s'esclaffait souvent. C'est fou comme on se passe des irremplaçables défunts, comme on vit très bien sans eux, ouste ! sûrement grâce à cette pulsion de vie qui nous rend amnésiques et finalement heureux et soulagés – nous – de pouvoir encore rire et (sur)vivre. Mais pourquoi elle ? Pourquoi pas moi ? Pourquoi dans dix ans ? Pourquoi pas la nuit prochaine, en catimini, à la sauvette, dans l'effarante solitude ? J'aime quand l'ami Gide me houspille et me ramène au réel, loin des niaises consolations catholiques ou de l'optimisme béat des
gens bien dans leur peau et à l'aise dans leurs baskets. Les cons !
« …Et puis soudain les jeux sont faits, rien ne va plus. Alors, un beau jour on entend dire : - Vous savez… Gontran, je viens de le revoir. Il est fichu. Ne fais donc pas le malin. Tu vas mourir, ça n'avait rien de si comique. Tu t'efforces de plaisanter pour cacher ta peur, mais ta voix tremble et ton pseudo-poème est affreux. » Heureusement, poursuit André, « la mort met des gants fourrés pour nous prendre. » Acceptons-en l'augure même si le grand auteur peut être contredit par la femme tronçonnée dans ses deux valises flottant au fil de l'eau (France 3 comme chaque soir, adore ce genre d'ouverture à son Journal national. Vomitus vesperalis !).
À défaut de poème ou de fait divers, l'humour noir ou gris perle, c'est plus gai. Et cette page de François Nourissier qui m'a touché, pathétique et lucide, pathétique parce que lucide. Si le pauvre vieux savait que j'ai trouvé son livre sur le trottoir, à Garches, au milieu d'une pile de bouquins livrés à la décharge. Dire qu'autrefois, on n'osait pas jeter le moindre quignon ! Aujourd'hui, les bourgeois friqués de l'Ouest parisien livrent leur nrf à l'asphalte, sans doute à l'attention des éboueurs analphabètes ! En tout cas, cette macabre coïncidence : Nourrissier a intitulé son chapitre : « Ouste ! » Il ne parlait pas alors de son œuvre bradée mais de lui-même, le vieil écrivain barbu qui, huit ans plus tard, n'en finit pas de s'en aller…

Post-scriptum. J'écris ces mots un dimanche de juin, matin frisquet et solitaire. Sur la table basse du salon, un napperon de pétales… Cette nuit, les roses sont mortes, sans faire les malignes ni protester. (Les plantes sont sages et pudiques.) Et, derrière la croisée, un merle s'égosille tandis que de fringants cyclistes à la fesse rebondie s'encouragent de la voix.

Alors ? Que croire ? Qui croire ?

Croire encore à chaque aube… une de plus en moins…

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vendredi 13 juin 2008

CHRONIQUE D’UNE MÉLANCOLIE (8)

À partir du vendredi 25 avril 2008, et ce désormais avant chaque week-end, je mets en ligne un manuscrit inédit « CET ÉTÉ PLEIN DE FLEURS, Journal romanesque (Août 1919 – Août 1920) ».
Ce volumineux « vrai faux » journal m'a demandé plus de deux ans de travail et a été refusé avec une belle unanimité par une quinzaine d'éditeurs. Trop long, trop littéraire, trop romantique, trop adolescentrique, trop ceci, pas assez cela etc. Tant pis pour eux ! Et tant mieux pour mes chers Internautes qui vont s'approprier ce monument de la Littérature intimiste (!). Petite curiosité : y aura-t-il parmi eux des petits malins qui, semaine après semaine, vont « copier coller » le Journal de Paul de manière à se constituer une édition perso ? Je l'espère bien : c'est cadeau ! Tout plutôt qu'un manuscrit qui jaunit dans un tiroir. Et puis, ce petit Paul de Montclairgeau durant les deux dernières années de sa vie, dans son Jura natal où à Paris ou il dépérit, ce jeune homme est si touchant, si contemporain, si rimbaldien, si agaçant aussi… il ressemble un peu à l'auteur comme un frère… forcément !
Embarquons donc pour ce Journal d'une âme, en se remémorant chaque fois les deux citations en exergue de l'œuvre et qui dès le porche l'éclairent :

On ne peint bien que son propre cœur, en l'attribuant à un autre.
CHATEAUBRIAND

Je me repens d'avoir assombri ma jeunesse, d'avoir préféré l'imaginaire au réel, de m'être détourné de la vie.

André GIDE (Les nouvelles nourritures)

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jeudi 12 juin 2008

OBJETS POÉTIQUES

Ludovic, mon fils cadet, lui qui ne lit jamais et s'honore de ne posséder aucun objet en papier chez lui, me fait hier cet étrange aveu : en fait, il écrit depuis longtemps, en cachette, des poèmes à lui, rien que pour lui. Il vient de me faire lire ses étonnants « Petits pas dans un songe » et il est fier, lui qui se dit inculte et amateur, d'avoir dégotté comme un grand ce « soleil noir qui lui plaît tant. Je lui explique qu'il y a d'autres oxymores chez Rimbaud (les azurs verts), Boileau (Hâtez-vous lentement), Corneille (Cette obscure clarté qui tombe des étoiles)… et même chez son looser de père parfois ulcéré de bonheur ! Le fiston m'avoue alors qu'il se remet en fait à la lecture, sur les conseils d'un de ses professeurs aux Beaux Arts, et qu'il a attaqué par Francis Ponge. Et le bonhomme lui plaît ! À mon tour d'être perplexe – à ma grande honte : mais qui est ce Ponge-là ? J'ai donc fureté ici et là et j'ai ramené dans mon filet ces quelques définitions qui m'ont enchanté.

Moralité : le monde est si vaste et notre esprit si exigu qu'on navigue sans cesse d'ignorance en incompétence. Et aussi cet aphorisme de mon crû : si jeunesse pouvait, si vieillesse savait.


Merci Loulou !

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mercredi 11 juin 2008

« LA » qualité essentielle

Dans un article du Monde (mardi 10 juin), Gisèle Halimi, présidente de Choisir la cause des femmes, revient sur le fameux jugement de Lille qui a défrayé la chronique.
Elle note très judicieusement que « ce jugement, en vérité, fait bien de la virginité la cause de la nullité. A l'évidence, il porte atteinte à ce qui fonde notre justice. Et gomme, du même coup, la liberté d'une femme, égale à celle d'un homme, de disposer d'elle-même ! Le tribunal aurait donc, à tort et sans le mentionner formellement, pris en considération la religion du mari français. Il est musulman. Les attendus du jugement ne laissent aucun doute, ils insistent sur la "perception" que le mari avait eue de la virginité de l'épouse. Gageons que si un jeune Durand ou Dupont avait sollicité l'annulation de son mariage pour les mêmes motifs le tribunal, après avoir ri, ou cru à un gag, aurait rejeté rapidement la demande. Et condamné aux dépens. Mais le justiciable de Lille, encore une fois, est musulman. Et du coup l'indignation générale provoquée par l'annulation du mariage se mâtine de relents islamophobes. (…) Les musulmans peuvent-ils être des Français comme nous ? La question est dans tous les non-dits. Personne ne songe aux mariages - chasteté exigée - des juifs orthodoxes, à papillotes et à perruque ? Ni à ceux des catholiques intégristes disciples de Monseigneur Lefebvre, priant régulièrement à Saint-Nicolas-du-Chardonnet ? » Et l'avocate de conclure : «Egalité des sexes, dignité des femmes, tels sont les impératifs de notre droit qui excluent, dans tous les cas, la prise en compte de réflexes communautaristes. Le jugement de Lille a méconnu la donnée de base. Il ne pouvait concerner que deux justiciables français, soumis à la laïcité républicaine de notre droit. Rien de moins. Mais, aussi, rien de plus. »
À propos du christianisme – champion de l'ascèse et du mépris du sexe – j'ai eu envie de réviser mes vieux classiques, en l'occurrence ce cher ST JERÔME. Cet ennemi du mariage fut le chantre de la virginité des pucelles romaines. Ne sont-elles pas consacrées à Jésus-Christ, cet Homme-Dieu vierge, né d'une vierge ? Voici les bons conseils du vieux Père de l'Eglise à la belle Eustochia, vierge de son état, le tout dans un salmigondis d'arguties et de citations scripturaires, un vrai matraquage avant l'heure ! Je gage que peu de lecteurs auront la constance d'aller jusqu'au bout de l'extrait et pourtant la dernière phrase est une perle.

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mardi 10 juin 2008

Ô COMBIEN DE MARINS…

« Et là tout près, la mer toujours, la grande nourrice et la grande dévorante de ces générations vigoureuses, s'agitant elle aussi, faisant son bruit, prenant sa part de la fête... »

En ces temps de grogne sociale, c'est la période ou jamais pour relire Pierre Loti, n'est-ce pas ?

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lundi 9 juin 2008

ENIVREZ-VOUS !

Il faut être toujours ivre. Tout est là : c'est l'unique question. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du Temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve.Mais de quoi ? De vin, de poésie et de vertu, à votre guise. Mais enivrez-vous.Et si quelquefois, sur  […]

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vendredi 6 juin 2008

CHRONIQUE D’UNE MÉLANCOLIE (7)

À partir du vendredi 25 avril 2008, et ce désormais avant chaque week-end, je mets en ligne un manuscrit inédit « CET ÉTÉ PLEIN DE FLEURS, Journal romanesque (Août 1919 – Août 1920) ».

Ce volumineux « vrai faux » journal m'a demandé plus de deux ans de travail et a été refusé avec une belle unanimité par une quinzaine d'éditeurs. Trop long, trop littéraire, trop romantique, trop adolescentrique, trop ceci, pas assez cela etc. Tant pis pour eux ! Et tant mieux pour mes chers Internautes qui vont s'approprier ce monument de la Littérature intimiste (!). Petite curiosité : y aura-t-il parmi eux des petits malins qui, semaine après semaine, vont « copier coller » le Journal de Paul de manière à se constituer une édition perso ? Je l'espère bien : c'est cadeau ! Tout plutôt qu'un manuscrit qui jaunit dans un tiroir. Et puis, ce petit Paul de Montclairgeau durant les deux dernières années de sa vie, dans son Jura natal où à Paris ou il dépérit, ce jeune homme est si touchant, si contemporain, si rimbaldien, si agaçant aussi… il ressemble un peu à l'auteur comme un frère…

forcément !Embarquons donc pour ce Journal d'une âme, en se remémorant chaque fois les deux citations en exergue de l'œuvre et qui dès le porche l'éclairent :

On ne peint bien que son propre cœur, en l'attribuant à un autre.
CHATEAUBRIAND

Je me repens d'avoir assombri ma jeunesse, d'avoir préféré l'imaginaire au réel, de m'être détourné de la vie.
André GIDE (Les nouvelles nourritures)

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jeudi 5 juin 2008

SÉSAME, PAVOT ET TOURNESOL

Dieu ! que la gourmandise est un péché exquis ! D'ailleurs, tous les péchés ne sont-ils pas savoureux, surtout les capitaux qui, comme chacun sait, sont les plus capiteux ? C'est pourquoi – quoi qu'en dise Benedetto, notre très saint travello – il faut vite succomber à la tentation de peur qu'elle ne s'éloigne.
Bref, hier après-midi, mon oisiveté fut gourmande. J'ai erré plus d'une demi-heure devant le rayon pâtisserie de Monoprix. Tout m'appâtait, tout me fascinait. J'ai dû saisir en tremblant une quinzaine de paquets rutilants pour les reposer un à un, plein de regrets et de tourment. D'autant plus que je m'étais lancé ce défi qui titillait ma quête : le meilleur pour moins de 2€ ! J'ai dû tricher sur les centimes (à peine, c'est juré) pour finalement opter pour des minis sablés des prés aux trois parfums (je ne dis pas la marque car je suis publiphobe mais avec les indices laissés ici et là, ce te sera facile de trouver, non ?) Car si tu n'essaies pas, tu ne sais pas.
Sur le chemin du retour – malgré mes très mauvaises dents qui m'ont un peu gâté mon plaisir – comme je les ai savourés ces sablés croustillants ! Je les grignotais un à un, sans hâte et le cœur léger, quasiment d'une manière espiègle puis je laissais dévotement fondre la pâte onctueuse. Les passants devaient me trouver totalement illuminé. Je souhaitais même qu'un gamin curieux - plutôt envieux- vînt à ma rencontre : je les lui aurais fait goûter. Laissez venir à moi les petits enfants… Tant pis, aucun marmot ne se présenta mais c'est l'intention qui compte, n'est-ce pas ? Je m'étais d'ailleurs lancé cet autre défi ; et celui-là, je l'ai tenu très héroïquement : sur les 22 biscuits au beurre frais, en épargner impérativement l'exacte moitié (part réservée au petit déjeuner du lendemain). Du coup, le plaisir devenait plus intense parce que de plus en plus rare. 22, 21, 20, 19… Le bonheur à rebours. C'est ça l'épicurisme !
Bref, ami(e) internaute, je ne vais pas te raser avec mes péchés mignons, même si ce sont ici les plus avouables. Retournons donc dare dare à la littérature, pardon à la Littérature avec la majuscule. Ce jeudi matin, Marcel s'impose, forcément… même si mes sablés à moi ne me rappellent pas tante Angèle, pas même Bonne Maman (encore un indice pâtissier !), seulement le goût inégalé de l'Instant, l'étirement du Temps au service de la délectation et de l'indolence.

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mercredi 4 juin 2008

LES BONS CHIENS

Dans la marge du volume de La Pléiade qu'il m'a légué, mon bon ami Bernardo a laissé une marque. (Cette manie de crayonner ses passages littéraires favoris ! Du coup, très souvent, il se rappelle à mon bon souvenir même si, pour des raisons esthétiques, je désapprouve le procédé). Du coup, le revoyant, lui et son bon Titus, vieillissant ensemble, se consolant ensemble des turpides du monde et des cruautés de la vie, pour mourir finalement à quelques semaines d'intervalle l'été dernier… bref, je me souviens de ce couple pittoresque et j'admire cet extrait du grand Charles.

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mardi 3 juin 2008

APPRENTISSAGE

On apprend l'Eau par la soifEt la Terre par les voyages en mer –La Passion – par les affresEt la Paix – par les récits de guerre –L'Amour par la MortEt les Oiseaux par l'Hiver.Emily DuckinsonIn EscarmouchesTraduit de l'anglais par Charlotte MélançonEditions de la Différence, 1992

lundi 2 juin 2008

SALES PAUVRES !

Les publicitaires semblent repousser les limites de la bienséance jour après jour. Entre provocation, humour noir et slogans choquants, tout semble possible lorsqu'il s'agit d'attirer l'attention du consommateur. Et la presse – y compris Le Monde – n'est pas toujours très regardante lorsqu'il s'agit d'empocher la manne.

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