mai 2009 (24)

dimanche 31 mai 2009

LA VIE… TA VIE !

Un texte retrouvé dans mon journal intime (en 1976 !!!). J'ignore qui en est l'auteur. Aujourd'hui, j'ai modifié ici un mot, interverti là une phrase – purisme littéraire ! J'avais à l'époque noté en urgence ce passage, au milieu d'une forte bourrasque intérieure. C'était la veille de Pâques, j'étais jeune prêtre et juste avant l'office, j'avais griffonné : « Trouble intime. Plus envie d'aller bêler avec les pensionnés de la Rédemption. » À nouveau ces jours un passage à vide, que j'ai même confessé tout crûment sur le site du monde.fr (« Un vague sentiment de dégoût »). Des internautes m'ont réconforté, je me suis ressaisi, je me suis rappelé la phrase fondatrice du cher Rilke : « Vivre est difficile, il faut s'y tenir. » Même s' « il ne faut jamais dire “ il faut ” » – dixit l'Ami au loin, meilleur philosophe que moi – en ce dimanche matin je pèche par volontarisme et affirme avec mon auteur-masseur inconnu : « la vie est ton devoir, accomplis-le ! »

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samedi 30 mai 2009

TOUS LES MATINS DU MONDE

Deux fois par semaine, avec un jeune enfant autiste, c'est notre rencontre attendue de “ pianothérapie ”. J'appelle ainsi nos séances impromptues, une méthode pas du tout brevetée que j'expérimente au jour le jour. Qu'on se rassure, rien de sectaire ! Juste un moment d'empathie et d'harmonie. Evidemment, il ne s'agit pas d'apprendre le clavier à l'enfant, encore moins de le guérir de son handicap ! Simplement lui offrir – de nous offrir – 25 minutes ludiques et savoureuses.

Voilà dix ans que j'avais en poche un beau diplôme qui ne me servait à rien (tout comme mon permis de conduire !). Il a suffi qu'au début du printemps la Providence s'en mêle, la bonne personne au bon moment… le déclic, comme un accord qui tout naturellement se résout.

Aussitôt arrivé dans les lieux...

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vendredi 29 mai 2009

“DIEU”

La seule excuse de “Dieu”, disait Stendhal, c'est de ne pas exister. Personnellement, si j'utilise toujours les pincettes-guillemets, je ne lui en veux pas et quand je l'appelle “Pouet Pouet ”, c'est plus gentil qu'irrespectueux. J'en veux par contre aux hommes qui inventent et colportent à son  […]

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jeudi 28 mai 2009

BACK ROOM

« Ils se cherchent. S'espèrent. Juste des gémissements, des râles, pas un mot. Ils se lèchent, s'aspirent, s'enfouissent sous les bras, dans des ventres. Sous des cuisses. Se réfugient. Là ils se réfugient. Peut-être ils sont vingt. Ou un seul. Ils forment un seul. Ils claquent des culs, caressent des cheveux. Ils entrent dans des culs. Dans des bouches. Dans le noir… »

C'est choquant ? C'est banal ? C'est jouissif ? C'est exaltant ? C'est triste ? C'est délirant ? C'est beau ? C'est dégueulasse ? C'est affligeant ? C'est érotique ? C'est pornographique ? C'est bien écrit ? C'est n'importe quoi ?… « C'EST » !

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mercredi 27 mai 2009

PAROLE D’UN PRÉSUMÉ COUPABLE

On nous suspecte comme tant d'autres, comme tant de « jeunes », comme tant de « bandes », de nous désolidariser d'un monde qui s'effondre. Sur ce seul point, on ne ment pas. Heureusement, le ramassis d'escrocs, d'imposteurs, d'industriels, de financiers et de filles, toute cette cour de Mazarin sous  […]

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mardi 26 mai 2009

PÉRIPLE AU FOND DU BUËCH

Désolé ! Ce matin, ni billet philosophique ni envolée lyrique, ce témoignage ne sera qu'une chronique ordinaire d'un stress ferroviaire tout aussi ordinaire, aussi banal qu'hexagonal.

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dimanche 24 mai 2009

LADY GAGA

Après un voyage mouvementé (que je vous raconterai demain), Romain et moi nous passons un très agréable week-end en Ile-de-France. Au menu, tout ce qu'il adore : le Coca Light, des fous rires et de la musique, encore et encore ! Bye bye Schubert, on se reverra mardi.

Je ne connaissais pas cette dame aux formes plantureuses (qui me terrifient secrètement). Romain, lui, n'a pas ce genre d'appréhension : Lady Gaga est son égérie, sa déesse, son 17ème ciel sur terre ! Pour ce jeune trisocomique de 23 ans, la blonde diva brille au firmament de ses fantasmes éroticomusicaux. Si vous le voyiez danser sur LoveGame ! C'est une pure merveille d'inventivité. Romain est habité par la mélodie et le rythme. Quel artiste, j'adore ce gosse ! Mon regret : ne pas avoir de caméra, Romain ferait un malheur sur Yootube ! En attendant, voici le clip qui nous a tous deux réunis dans un duo chorégraphique irrésistible.

C'est bon pour un père de se lâcher avec son fils catalogué “débile”, de trouver - grâce à la musique et à la danse- un terrain d'entente jouissif et de niquer l'esthétique ringarde et les bonnes manières !

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samedi 23 mai 2009

AU HASARD DES OISEAUX

J'ai retrouvé hier soir notre squat de Garches. Autant l'hiver cette bicoque d'un autre âge est sinistre, autant l'arrivée des beaux jours la transfigure et l'enchante. Vite entrouvertes toutes les fenêtres pour réchauffer les pièces, vite ! Au salon, le lierre avait dévoré les embrasures et j'ai eu quelque mal à pousser la croisée. Après un frugal dîner, je me suis enfoncé dans le vieux canapé anglais tandis que la radio retransmettait le 3ème concerto de Beethoven (je ne l'ai su qu'à la fin, chose curieuse, j'étais persuadé d'entendre Mozart). Ce fut en fait un concerto pour deux solistes aussi virtuoses l'un que l'autre : sur une branche basse du cèdre, un merle s'en donnait à cœur joie tandis qu'au clavier - et en même temps à la direction - s'envolaient les mains agiles de Pierre-Laurent Aimard. Du moins telles que je les imaginais puisque je ferme les yeux lorsque je savoure la musique (quand je fais l'amour aussi). J'aurais juré que l'oiseau entendait le pianiste, qu'il lui donnait la réplique sans s'en laisser conter et voulait rivaliser avec lui. On n'a peur de rien quand on est un oiseau ! Quelle pyrotechnie ! Quelle ivresse ! Quelle musique vivante ! Je devais être le seul auditeur de France Musique à assister – à participer – en direct à une véritable recréation du grand Ludwig : la porte-fenêtre étant ouverte, je bénéficiais en effet d'une stéréo de rêve, la mieux équilibrée, la plus naturelle qui soit, impros étourdissantes de l'oiseau dans l'oreille gauche, arabesques virevoltantes du pianiste dans l'autre.

De tels moments où la banalité du quotidien est soudain touchée par une baguette magique, où le Temps suspend son vol, où la Poésie véritablement s'incarne, où la Musique est tout à fait cette mystérieuse vibration d'air qui pense et émeut… comment être suffisamment reconnaissant d'une telle Grâce et déjà nostalgique parce qu'aussitôt frustré ?

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jeudi 21 mai 2009

LE GRAND JOUR

Aujourd'hui, c'est l'Ascension. Ici ou là, maints bambins endimanchés recevront sur leur langue tremblante ou dans leurs moites menottes le corps transfiguré de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Pour la première fois de leur vie, ces marmots dociles testeront dans l'insipide hostie la saveur du Bon Dieu que d'aucuns disent rassasiante. Le baiser de Jésus ! C'est du moins ce que croyait maman et que m'a susurré le bel abbé blond, son vicaire préféré.

« J'étais bien jeune, et Christ a souillé mes haleines.
Il me bonda jusqu'à la gorge de dégoûts !

Qui dira ces langueurs et ces pitiés immondes,
Et ce qu'il lui viendra de haine, ô sales fous
Dont le travail divin déforme encor les mondes,
Quand la lèpre à la fin mangera ce corps doux ? »

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mercredi 20 mai 2009

LE TGV DE 1908

Tout à l'heure, je serai dans le TGV, 12 heures pour un aller-retour express (!) Paris-Gap, quand il n'en faut que 7 en Boeing pour un aller Paris-Dubaï sans escale et alors que l'avion n'est guère plus cher que la SNCF (où le rapport qualité/prix/retards devient de plus en plus prohibitif). Bref, toujours plus loin, toujours plus vite… mais pour gagner quoi au juste ?

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mardi 19 mai 2009

FUNESTE AMALGAME ENTRE ISRAËL ET LA SHOAH

En triant tôt ce matin papiers et dossiers (quelle jubilation d'en jeter un bon tiers ! Le passé est définitivement passé…), je tombe sur une coupure jaunie (Libé, 21 septembre 2003) que j'avais soigneusement conservée. Je relis l'interview concernant l'instrumentalisation de la Shoah et les propos de l'auteur me semblent plus d'actualité que jamais, surtout après la boucherie de Gaza, la récente visite de Benoît XVI en Israël et la crispation de l'Etat d'Israël face à l'ouverture proposée par Barak Obama.

Née au kibboutz Eïn Shemer, Idith Zertal, docteurs en histoire juive contemporaine, enseigne à l'université hébraïque de Jérusalem. Elle fut journaliste et essayiste politique au quotidien « Haaretz », et est l'auteur de nombreuses études consacrées au sionisme, à Israël et à leur relation avec la Shoah.

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lundi 18 mai 2009

… ET LE VERBE S’EST FAIT CHAIR

Je tiens l'incarnation pour l'invention la plus remarquable du christianisme : c'est elle qui ouvre, dans cette religion, la possibilité de l'athéisme ; en ce sens, et en ce sens seulement, on peut défendre l'idée d'une supériorité de cette croyance monothéiste sur bien de ses concurrentes : elle  […]

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dimanche 17 mai 2009

POUR EN FINIR AVEC L’ « HOMOSEXUALITÉ »

Il y a cinq ans, presque jour pour jour, l'écrivain Christophe Donner fit paraître dans Le Monde un texte sensationnel : « Le mariage universel pour en finir avec l'“homosexualité” ». (Pour manipuler la chose, les guillemets-pincettes s'imposent !) C'était à l'heure du mariage de Bègles et des controverses que suscita ce geste politicomédiaticoprophétique.

J'ai conservé pieusement son papier qui ne me quitte pas, plié dans ma besace avec mon propre article écrit deux ans plus tard à propos de la navrante Gay Pride (“Bannières et ostensoirs”). Ces incunables usés, jaunis, effilochés, devenus presque aussi fins que du papier bible constituent les deux piliers de ma non-foi en l'“homosexualité”, l'alpha et l'oméga de mon aspiration à la banalisation ontologique et à l'hymen indifférencié.

Oui, le texte de Donner, qui en irrita plus d'un pour avoir osé toucher à la sacrosainte culture gay, m'enthousiasme. Ce texte fondateur, je le relis de temps à autre avec gratitude, quand le folklore gay et le communautarisme m'exaspèrent… ou lorsque, très naïvement, ou pour tenter d'être brave, je brûle de faire enfin alliance (n'en déplaise à sa chère future-ex) avec l'être humain que j'aime le plus au monde et qui, fort banalement et tout à fait fortuitement, s'avère être un mec !

Voici ce texte intégral et fort roboratif à l'heure de la Journée mondiale de la lutte contre l'homophobie.

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samedi 16 mai 2009

JE VEUX UN SABRE TURC...

Je commence cette journée de samedi dans l'indolence. Quelques biscuits secs, un Nespresso Ristretto, et un verre de Pur Premium ‘Rouge plaisir'. J'ai vite éteint la radio (vomitus matutinus !) et, dans le silence de ma chambrette, je feuillette un livre de poésie intitulé « Les cent poèmes du bonheur ». Ma maudite céphalée est déjà à l'affut, mais j'ai décidé de l'ignorer et de l'annihiler par la musique : après le pur joyau de Théophile Gauthier, ce sera la merveilleuse sonate N°21 de Franz Schubert sous les doigts de Mitsuko Uchida. Rêveur et mélancolique, j'aime fredonner le premier mouvement où tout est lumière et ténèbres, souffrance et silence intérieur, solitude et lien avec tous les êtres aimés, spécialement l'Ami que j'ai quitté il y a quelques jours dans son lointain Emirat et que je retrouverai bientôt… si Allah y consent.

Délicieuses et cuisantes larmes...

« Je veux un sabre turc, un poignard indien
Dont le manche de saphirs brille ;
Mais surtout je voudrais un cœur fait pour le mien… »

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vendredi 15 mai 2009

FUSION ABYSSALE

Quand je me repasse le film de nos étreintes si tendres, si violentes… si apaisantes et si désespérantes…si folles et si drôles, parfois franchement incongrues (« babouineries » puisque tel est le mot que nous avons adopté pour ce genre de gymnastique euphorisante), je me retrouve tout à fait dans le réalisme matérialiste du cher Michel Onfray. Ce n'était donc que ça ?!!! C'est tout ça et - après avoir savouré - il vaut mieux en rire aux larmes qu'en pleurer amèrement. Joyeuse nouvelle ou cruelle démystification ? En tout cas, « c'est » et j'ajoute « c'est très bien ainsi » loin des bêlements romantiques, des prétentions fusionnelles ou des consolations spiritualistes. Oui, la meilleure conclusion du bel et bon jouir : un formidable éclat de rire et une lucidité coup après coup plus aiguisée. Certes, comme disait Mireille Havet, qui ne baisait guère : « Les plaisirs de la chair sont de cendres ; elle a l'éclat du phénix, mais d'elle, on ne renaît pas. » Peut-être mais en tout cas, rien de tel pour engloutir le Temps dans la fulgurance de l'instant frénétique !

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jeudi 14 mai 2009

CET ÉTÉ PLEIN DE FLEURS

Deux papiers concernant mon dernier livre viennent de paraître quasi simultanément, l'un émanant d'un critique québécois, l'autre d'un éminent universitaire parisien. Comme ce site est ma maison, pardon, « notre » maison commune, j'ose faire ici une petite autopromotion. Quand des étrangers disent du bien de votre dernier enfant qui vient de naître, les parents aiment prévenir les amis déjà un peu blasés ! Non que j'ambitionne d'écouler quelques exemplaires en sus (mon contrat prévoit que je ne toucherai mes premières royalties qu'à partir du 501ème exemplaire vendu… ce qui n'est pas demain la veille compte-tenu du genre de l'ouvrage!) mais pour que « Paul-Michel » se fasse, de par le vaste monde, de nouveaux amis et ici ou là quelques tendres consolatrices.

« (…) Telle fut avec Paul ma complicité de plume, tel demeurera notre lien de cœur. “Funeste bonheur ! objectera-t-on. Félicité factice aussitôt évaporée.” Oh non ! Bonheur réel et immortel dès que les mots sont susurrés, dès que les phrases s'enchaînent. Du coup, noir sur blanc, l'émoi se déclenche, le contact s'établit, le compagnonnage reprend et s'amplifie. C'est en tout cas mon vœu le plus cher pour aujourd'hui : que chacun de mes lecteurs… mais il ne pourra s'agir que de lecteurs exigeants et persévérants ! Qu'il s'en trouve au moins un pour s'attacher à cet enfant perdu emmailloté dans mes mots autant que dans ses songes : il le bercera, le réchauffera et à son tour l'adoptera. » (extrait de l'avant-propos)

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mercredi 13 mai 2009

ABSENCE DE PREUVES

« Dieu existe, je l'ai rencontré » déclare un imbécile (croyant). « Dieu n'existe pas, je ne l'ai pas rencontré. » réplique un autre imbécile (athée). Et Alain d'ajouter :" il peut se rencontrer un ivrogne ou un morphinomane qui soit heureux. Qu'est-ce ce que cela prouve ? " Rien, sinon que toute addiction – foi ou mécréance – demeure avant tout jouissive et subjective.

P.S. Je ne parle pas ici de mécréance vulgaire, mais de cet athéisme délicieusement obsessionnel qui me caractérise au plus au point : je reste bel et bien ce maniaque de Dieu qui voit partout son absence !

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lundi 11 mai 2009

;L'ENFANT BARBARE;

Il est un trait de caractère chez l'actuel Président de la République qui touche à l'idée même qu'on se fait d'un peuple. L'idée, je ne vois pas d'autre mot que puérile, qu'il suffit d'arriver pour tout changer, et qu'on peut tout changer. Si j'avais un livre à écrire sur cet homme, je  […]

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dimanche 10 mai 2009

DES MORTS TOUT CHAUDS À L’APÉRO

« Est-ce qu'on regarde les morts ce soir ? » Lorsque nous sommes ensemble, hélas si fugacement, il n'est pas rare qu'un peu avant 19h 30, au moment du punch, l'un de nous deux pose à l'autre cette question rituelle. C'est le nom de code du journal télévisé de France 3 spécialisé en faits divers et autres apéritifs croquignolets en ouverture de son édition nationale.

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samedi 9 mai 2009

SIESTE MATUTINALE

Fujairah, dans les Emirats Arabes Unis, 6 heures du matin. L'Ami vient de partir bosser dans son monstrueux complexe de dessalement d'eau de mer. Je me suis levé tôt pour partager son café. Réveillé en fait dès potron minet par la mélopée lancinante du muezzin. (Comme la maison est située entre deux mosquées du faubourg de Kidfa, la stéréo est assurée plusieurs fois par jour. Horaire des réjouissances :04.08 ; 05.31 ; 12.10 ; 15. 41 ; 18. 49 et 20. 19. Ouf ! ) A 6000 kilomètres de la France,, la religion continue de me harceler !

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mercredi 6 mai 2009

POÈMES D’ENFANCE (12)

Très souvent remontent à la surface de ma mémoire des lambeaux de poèmes… un demi vers boiteux par ci… un octosyllabe estropié par là… parfois juste quelques mots agrippés à une rime. Par exemple : « Midi, roi des étés épandu sur la plaine… » ou «…le coup dut l'effleurer à peine, aucun bruit ne l'a révélé mais la légère meurtrissure… » Ensuite, plus rien, le cerveau capitule : un grand blanc. J'enrage, j'épelle à mi-voix pour retrouver le Sésame. Toujours rien. Pas moyen de trouver la suite mais il suffirait peut-être de gratter par ci, de dépoussiérer par là… peut-être… c'est si lointain, un demi-siècle ! C'est si proche, encore si vivant en moi lorsque je ferme les yeux pour ressentir dans mon esprit embué toute cette imagerie verbale qui palpite et bat encore comme un petit cœur obstiné. Fragments d'enfance !

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mardi 5 mai 2009

LA MÉMOIRE DU VIN

« Pressé de foie gras de canard aux petits pois… Epaule d'agneau cuite doucement et solanacées en strates, jeunes mais façon taboulé avec yaourt au shiso… Fines tranches de mangues sur lit de pastèque infusée aux poivres et granité mélisse. »

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lundi 4 mai 2009

SERVICE DES MESSAGES SUCCINTS

Les SMS ont fait l'objet de critiques virulentes (leur débilité supposée, leur graphie hétérodoxe). Mais ce peut être une façon charmante de communiquer : après tout, ils succèdent aux mots doux, aux billets, aux télégrammes. En envoyant un tel message, on sait qu'on ne dérangera pas l'autre,  […]

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samedi 2 mai 2009

LE REPAS DE NOS CORPS

Ensemble ! Nous nous retrouvons pour quelques jours. Corps et âme. Nul besoin de mots : nous sommes bien ensemble. Tout simplement ! De loin souvent et aujourd'hui tout près. Ni routine, ni distance, ni usure… il m'apparaît que rien désormais n'a prise sur nous deux, sur notre histoire, notre improbable rencontre il y a dix ans, notre connivence au sein d'incroyables éloignements et dissemblances. C'est pourquoi ils me font rire tous ces psy mal baisés et ces rabat-joie moralisateurs qui encensent l'incontournable « altérité hétérosexuée », condition sine qua non d'une rencontre humaine véritable et durable. Quelle blague ! Quel stupide matérialisme, quel simplisme biologique ! Comme si deux bites mutuellement éprises et conquises ne pouvaient s'enraciner que dans ‘le même' pour n'engendrer que mimétisme psychologique, uniformité mentale et platitude spirituelle ! Entre nous deux, tout nous unit parce que (presque) tout nous sépare mais l'amitié virile est notre commun dénominateur. Il s'agit de paire, plus que de couple. Il s'agit de bien-être, pas de bonheur. De connivence dans la dissemblance. Simplement le bien-être lorsqu'il est à la fois profond et léger, spirituel et corporel, occasionnel et éternel, en tout cas jamais fusionnel. Car tout passe par le corps, plage de l'esprit et l'Ami a bien raison lorsqu'il conclut qu'il s'agit en définitive moins d'homosexualité que d'homophilie. Avant-hier, sa “future-ex”, comme il l'appelle plaisamment, lui a demandé : « C'est vraiment plus facile la communication entre deux hommes, plutôt qu'entre un homme et une femme ? » Il a répondu par l'affirmative. Hier, dans un courriel, ma grande amie du Sud-Ouest m'a grondé gentiment, me reprochant de faire toujours la part trop belle au plaisir (ma fameuse “orgasmothérapie ” !). Comme ces dames nous guettent et brûlent de comprendre ! Mais nous ne voulons pas les mettre sur la touche ni faire la fine bouche ! Ni leur dérober quoi que ce soit. Disons que c'est autrement, ni mieux ni pire, « c'est ». Quant à moi, je persiste et signe : jouir et nous réjouir, indissociablement, exultation des corps amoureux et antidote à la mort annoncée. Mais pour l'instant, suite d'instants, que la chute est ascendante ! Comprenne qui pourra.

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