Décidément, le poème de Cocteau que j'évoquais hier est trop beau pour n'en citer que quelques vers. Donc, d'autres strophes ci-après.
En fait, mon texte ronflant sur les... ronfleurs, c'était sourire pour ne pas pleurer ! Lorsque la nuit parfois, dans l'insomnie, je me récite "Plain-Chant", nos doigts chauds entrelacés et dans mon cou sa bouche qui dort, telle une lame de fond, profonde et muette, je sens monter une tendresse... une détresse immense.
Alors, sans bruit pour ne pas l'éveiller, je me lève et comme ce matin (à trois heures !), je retrouve mon blog et me confie à lui, pour conjurer le sort, pour trouver réconfort...
octobre 2010 (15)
vendredi 29 octobre 2010
PAR TA BOUCHE QUI DORT
vendredi 29 octobre 2010.
Je n'aime pas dormir quand ta figure habite,
La nuit, contre mon cou ;
Car je pense à la mort laquelle vient trop vite
Nous endormir beaucoup.
Je mourrai, tu vivras et c'est ce qui m'éveille !
Est-il une autre peur ?
Un jour ne plus entendre auprès de mon oreille
Ton haleine et ton cœur.
Malgré ce touchant prologue, ma chronique d'aujourd'hui ne sera pas consacrée à l'Amour ni aux ravages du temps, mais à une autre menace – que la pudeur tait souvent – aussi récurrente que tonitruante car si d'infimes grains de sable grippent souvent la belle mécanique de l'Amour, a fortiori lorsqu'ils se transforment quotidiennement et nuitamment en boulets de canon, lourds, sourds, massifs, répétitifs : nous parlons du dormeur et de ses ronflements (façon Bellinus, donc de manière un peu loufoque et un brin provocatrice !)
La nuit, contre mon cou ;
Car je pense à la mort laquelle vient trop vite
Nous endormir beaucoup.
Je mourrai, tu vivras et c'est ce qui m'éveille !
Est-il une autre peur ?
Un jour ne plus entendre auprès de mon oreille
Ton haleine et ton cœur.
Malgré ce touchant prologue, ma chronique d'aujourd'hui ne sera pas consacrée à l'Amour ni aux ravages du temps, mais à une autre menace – que la pudeur tait souvent – aussi récurrente que tonitruante car si d'infimes grains de sable grippent souvent la belle mécanique de l'Amour, a fortiori lorsqu'ils se transforment quotidiennement et nuitamment en boulets de canon, lourds, sourds, massifs, répétitifs : nous parlons du dormeur et de ses ronflements (façon Bellinus, donc de manière un peu loufoque et un brin provocatrice !)
jeudi 28 octobre 2010
REMEDE OU TOURMENTS ?
jeudi 28 octobre 2010.
Comme je lis ordinairement dans les transports en commun parisiens « Les propos d'un Normand » du cher Alain (4 tomes édités, de 1906 à 1914), je tombe souvent sur une page épatante de mon philosophe préféré, pleine de sagesse, d'humanité et surtout d'un bon sens enraciné dans le corps. Par exemple ce texte daté du 7 février 1908, consacré aux feux de l'amour et que devraient méditer tous les Roméo et Juliette de la planète. Réfrénant leurs ardeurs, nos tourtereaux s'éviteraient à l'avance le dépit des cendres refroidies. Il est vrai, et j'en témoigne, que des braises (non conjugales) réchauffent durablement…
mardi 26 octobre 2010
JOURNÉE D’AUTOMNE À LA CAMPAGNE
mardi 26 octobre 2010.
J'ai relu avec émotion tôt ce matin cette page extraite de mon livre « Cet été plein de fleurs » (L'Harmattan, coll. Écritures, 2009). Évocation des charmes de l'automne, des états d'âme de Paul-Michel… « L'adolescence est notre élixir de jeunesse ; nous sommes son âme qui a pris du ventre. » Cette pensée de François Cérésa a accompagné la longue et fiévreuse rédaction de ce vrai-faux journal romantique.
lundi 25 octobre 2010
DE MANIF EN MANIF
lundi 25 octobre 2010.
Eh bien ! Oui, une nouvelle fois j'étais Place d'Italie pour une autre manif. Que voulez-vous, quand on se sent en colère, solidaire surtout, nul ne peut résister aux clameurs de la rue.Je n'ai pourtant guère de mérite, car, travailleur à temps partiel (à 63 ans), ma présence n'amputera pas mon […]
vendredi 22 octobre 2010
LE VERT PARADIS…
vendredi 22 octobre 2010.
Il faut évidemment rendre à César ce qui appartient à Charles. Son poème (qui m'inspira pour le titre des précédentes chroniques, un peu lestes, j'en conviens) est vraiment un pur joyau. Lisez Moesta et errabunda à mi-voix (avec, comme fond, comme je viens de le faire, l'Adagio du concerto en sol pour piano de Ravel), lisez-le sans vous presser, en vous laissant bercer par sa métrique, mer rauque et chanteuse... peu à peu une sensualité vous enveloppe et vous pénètre jusqu'aux moelles : Agathe ou Swann, peu importe, vous emportent – bercé par l'océan – vers un ineffable Ailleurs.
jeudi 21 octobre 2010
ELOGE DU PORNO (suite et fin)
jeudi 21 octobre 2010.
La Toile, ce rose paradis des amours pornophiles (suite et fin)Notre session de cybersexualité littéraire va durer… une bonne heure ! Swann est un élève docile, appliqué, doué ; parfois il sèche, ignore la règle de syntaxe ou l'impalpable nuance. Car une dissertation en duo est affaire de doigté et […]
mardi 19 octobre 2010
ELOGE DU PORNO (3)
mardi 19 octobre 2010.
La Toile, ce rose paradis des amours pornophiles (3)À propos de sexe sur le Net, j'ai évoqué l'approche d'une cybersexualité tactile rendant obsolètes nos traditionnels supports médias exclusivement visuels. Volte-face littéraire et contre-attaque écolo : je prétends aujourd'hui qu'il est possible […]
lundi 18 octobre 2010
ELOGE DU PORNO (2)
lundi 18 octobre 2010.
La Toile, ce rose paradis des amours pornophiles (2)Revenons à présent à la source. Il la faut pure et biodégradable. Sur Internet une sélection s'impose : pour une majorité de sites vulgaires et commerciaux, quand ils ne sont pas dangereux par leurs potentiels virus, combien d'oasis enchantées ! […]
dimanche 17 octobre 2010
ELOGE DU PORNO (1)
dimanche 17 octobre 2010.
Depuis qu'elle se dope au Gerimax et à l'insurrection sociale (super la manif d'hier à Paris !) ma plume est à nouveau alerte et féconde. Pour preuves, ces chroniques alertes que j'écrivis vendredi dernier pour le site du Monde. Une petite appréhension : allais-je être censuré ? Nenni, bel ami. Vendredi soir, en rentrant du travail, un quadruple message m'accueillait sur ma boîte aux lettres électronique : "Votre chronique est acceptée". En voici donc ici une première louche !
vendredi 15 octobre 2010
BOBBY McFERRIN
vendredi 15 octobre 2010.
Cette nuit, j'ai peu et mal dormi (insomnie), mais pas un seul instant, je ne le regrette ce matin : dans la pénombre, j'ai découvert sur la radio un mec génial, un monstre musical, un improvisateur miraculeux, une voix phénoménale, un artiste exceptionnel… Pauvre Bellinus, vivre jusqu'à ce jour […]
mardi 12 octobre 2010
AMOUR SACRE
mardi 12 octobre 2010.
Tout en savourant tôt ce matin mon café et mon cigarillo, je lis dans Le Monde un entretien de Luc Ferry. Je ne suis pas un fanatique de ce philosophe, mais ce qu'il dit de la dérive du Sacré et d'une spiritualité laîque me touche. Sa relecture de l'épopée d'Ulysse est également suggestive.
dimanche 10 octobre 2010
ETE INDIEN
dimanche 10 octobre 2010.
Sans doute l'un des derniers dimanches ensoleillés à Garches. Le ciel est uniformément bleu, le soleil brille, un vent frais agite les peupliers au loin. Beaucoup de feuilles mortes déjà sous les tilleuls. Satisfaction un peu prosaïque : le linge sera vite sec ! Un brin de nostalgie dans l'air... salut, derniers beaux jours... J'écoute l'ultime sonate de Frantz (N°21, D. 960) où il oppose obscurité et lumière, révolte effrénée et silence intérieur. Mais à quoi bon se révolter quand le temps passe, quand les saisons succèdent aux saisons... Tout passe, tout lasse, tout trépasse. Décidément, Schubert se marie fort bien avec Lamartine et ces douceurs conjuguées dégagent, plus que la tristesse, une harmonie paisible,une résignation presque suave.
samedi 9 octobre 2010
LE NAIN ET LA DIVA
samedi 9 octobre 2010.
Pas de deux diplomatique au Vatican. Sans aucune importance."Rendez à César ce qui appartient à César, à Dieu ce qui revient à Dieu" disait un certain Ieschoua qui n'était pas bien en cour, lui. Mais à Roma comme à Paris, on s'en fout : notre machiavélique Césarion et l'onctueuse Diva […]
jeudi 7 octobre 2010
SOYEZ DES ROIS EN VOUS-MÊMES !
jeudi 7 octobre 2010.
Nulle page philosophique, aussi belle soit-elle, ne peut apaiser à elle seule le désarroi intérieur (autant lire et relire l'ordonnance du médecin pour s'imaginer aller mieux !). Mais l'ordonnance du Sage peut inviter à entrer en soi pour y redécouvrir, y réveiller des trésors de vitalité et de […]
