Journal de Michel Bellin

Mes images préférées tirées du livre éponyme de Dominique Fernandez L'AMOUR QUI OSE DIRE SON NOM, Art et homosexualité, Stock, 2001. Avec les propres commentaires succincts de l'auteur. Je suis fier et heureux de vous partager peu à peu mon livre d'or. Pas de plan prédéfini de ma part, pas d'ordre chronologique, juste le coup de cœur selon les heures et mon humeur lorsque, ébloui, heureux et fier, je feuillette notre Bible !

Aujourd'hui Francis Bacon.

Ce matin, j'ai lu à mi-voix et savouré ces mots que j'écrivis il y a une dizaine d'années pour mon premier roman « Le Messager ». Des visages ont apparu en filigrane… tel amant très cher aujourd'hui disparu… tel ami préservé mais trop souvent éloigné… tel autre peut-être qui demain surviendra par surprise… Et les mots sont là pour suggérer, condenser, sublimer. Pour aussi garder mémoire. Des pépites inoxydables ! « Non, Julius, non, n'aie pas peur de lire ; n'aie pas peur de te souvenir. L'amour est un viatique. Tout comme les livres, les lettres qu'on a aimées – celles qui nous ont aimés – ne peuvent mentir, ni même enjoliver. Elles ne datent pas, ne sont pas périmées. Le temps n'a rien à voir. L'instant-éternité ! Les mots nous parlent encore et encore. Ils disent le vrai. Surtout quand ils sont raturés de démence (la douce folie d'aimer en pure perte !). Ou de souffrance. Baume et parure. »

Au souffle de la Liberté reconquise, harpe d'or si longtemps bâillonnée, tout le peuple jusque là couché et résigné frémit et se relève. Et la complainte se change alors en clameur de victoire !

C'est une fort belle exposition que j'ai pu admirer samedi dernier à la Médiathèque de Rueil-Malmaison (du 1er au 26 février). J'ai même confié au peintre, Jean-François Béné, que ses toiles à la fois minérales et lumineuses me réconcilient avec la montagne qui, elle, me terrorise depuis toujours et que j'ai pu enfin fuir au seuil de la cinquantaine (dire que mon grand-père était guide à Chamonix !). Annie, la compagne de Jean-François, réalise de son côté de très belles photographies – également visibles à la médiathèque – où s'infiltre dans la brume alpestre toute la magie vaporeuse des estampes japonaises. Ce qui m'a séduit dans les toiles de Béné, c'est que la montagne n'y est pas écrasante, voire arrogante, mais toujours poétique. Sans doute, parce que l'artiste y intègre la magie de l'eau et la texture du limon dans une étonnante alchimie qui séduit l'œil et enchante l'âme.

C'est le titre d'un article assez formidable paru dans ETUDES, revue de culture contemporaine. L'auteur, Pierre-François Laget, est un médecin hospitalier, sans doute musicien à ses heures, en tout cas sensibilisé à certaines pathologies actuelles, surtout dans une société aussi robotisante et normative que la nôtre. D'accord avec lui concernant le diagnostic et les moyens à mettre en œuvre. Car il ne s'agit pas seulement de s'indigner, de résister en paroles – pour aller déjà mieux ! – mais surtout de poser des actes individuels afin de restaurer une hygiène de pensée et de vie : prendre du recul, refluer vers le silence, reconquérir un espace personnel.
Il s'agit bien alors d'une contre-attaque intelligente, active et évidemment non violente !