samedi 30 avril 2011
Par Michel Bellin,
samedi 30 avril 2011.
Au matin de Pâques, comment célébrer de manière honorable – et si possible profane – cette Fête universelle consacrée à la Vie, sinon en allant voir au Louvre l'exposition consacrée au Christ, plus précisément « Rembrandt et la figure du Christ » ?
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jeudi 28 avril 2011
Par Michel Bellin,
jeudi 28 avril 2011.
Plusieurs fois par semaine à la belle saison, pratiquement une fois par jour, juste avant la séance de pianothérapie que je donne à un jet de pierre d'ici, je m'arrête au Jardin du Luxembourg. C'est à Paris mon endroit préféré, îlot de paix et de beauté, loin du métro, du stress et du vacarme polluant des automobiles. Aussitôt parvenu près de mes chères statues, je choisis une chaise libre, la dispose à l'endroit qui me plaît, à la fois à l'écart et près des badauds, et là, en suçotant mon cigarillo vanillé, j'observe les arbres, les fleurs, les oiseaux, la pompe à eaux, le kiosque, les passants, les fillettes, les enfants avec leurs raquettes… (et aussi les sémillants jeunes gens, archanges aux braguettes friandes !). Car, honni soit qui mâle y pense, le végétal n'est pas seul à régner ici, mais aussi les humains, les bipèdes comme je les appelle souvent avec une pointe d'attendrissement mêlé d'autodérision, tous divers, tous amoureux de ce jardin où ils semblent avoir leurs habitudes, tous occupés par leurs pensées ou leurs jeux, même lorsqu'ils feignent, comme moi, de ne rien faire.
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mardi 26 avril 2011
Par Michel Bellin,
mardi 26 avril 2011.
Ce matin, un havre, un pur bonheur musical, une rafraîchissante consolation dans ce monde de brutes saturé de cadavres à la une (à Nantes ou à Deraa) et de bavardages politicomédiatiques. Merci à Franz et à Vladimir, qui conjuguent pour nous leur impalpable poésie. À écouter les yeux fermés et le cœur accueillant.
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jeudi 21 avril 2011
Par Michel Bellin,
jeudi 21 avril 2011.
Voici les deux dernières pages du roman de Roger Martin du Gard. Pour la présentation générale, voir l'introduction dans mon blog d'hier.
Ici, le héros vient de décéder en embrassant – lui, le mécréant scientiste - un crucifix à pleine bouche ! À son chevet, Cécile, son ex, et l'Abbé Lérys, le triste héros de la conversion du fondateur du Semeur.
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mercredi 20 avril 2011
Par Michel Bellin,
mercredi 20 avril 2011.
Couché tôt, j'ai terminé hier soir un passionnant roman « Jean Barois ». Passionnant tant par la forme que le fond. Deuxième livre de Martin du Gard, il explore les thèmes de la maladie et de la mort, déjà très présents dans 'Les Thibault'. Ici, c'est d'un homme tourmenté dont il s'agit, ce Jean Barois écartelé entre l'emprise religieuse et féminine (dont il parvient à se détacher dans sa jeunesse) et la foi en la Science qu'il concrétise dans le lancement d'une revue Le Semeur et dans un combat politique de tous les instants (nous sommes à l'époque de l'affaire Dreyfus). C'est l'angoisse de la mort qui fera hélas retrouver au héros la croyance qu'il avait perdue au moment de l'engagement politique de toute une vie.
Livre très original pour l'époque. Achevé durant l'hiver 1913, c'est une sorte de dossier, dans un mélange de prose et d'indications de scène (didascalies). Quant au fond, ce roman hors-normes décrivant le parcours d'un homme libéré puis asservi me renvoie à une question fondamentale : si la Faucheuse ne survient pas d'une manière inopinée et brutale, au contraire à la suite d'un interminable cortège de souffrances et de terreurs, ne risqué-je pas, moi aussi, de terminer piteusement en me réfugiant, tel un lâche, dans les bras de Jésus ou de maman ?
Je transcrits (patiemment !) ici les toutes dernières pages du livre. Luce, l'ami de toujours, le compagnon de toutes les luttes, vient de faire ses adieux à Jean qui est à l'agonie, détruit par la tuberculose. Rencontre avec l'abbé Lévys, le prêtre qui a harcelé jour et nuit le vieil homme pour qu'il se convertisse et se confesse in extremis.
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mardi 19 avril 2011
Par Michel Bellin,
mardi 19 avril 2011.
Sur le quai, un bambin couleur de soleil semé de taches de son.
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dimanche 17 avril 2011
Par Michel Bellin,
dimanche 17 avril 2011.
Help ! Depuis quelques jours, c'est la révolte. Où ça ? En Libye ? En Syrie ? En Côte d'Ivoire ? Non, dans les Hauts-de-Seine !
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vendredi 15 avril 2011
Par Michel Bellin,
vendredi 15 avril 2011.
Ce matin, je veux terminer en beauté cette présentation de l'exposition L'orient des femmes au musée du quai Branly. Fermant les yeux, suspendant mon souffle, j'ai cherché dans ma mémoire amoureuse les deux premières évocations suggérant spontanément le charme subtil et vénéneux des belles Orientales. Eureka ! Aussitôt – alors que le trésor est sans fond – les roses d'Ispahan ont fleuri au beau milieu du bain turc. Merci à Ingres et à Leconte de Lisle, nos enchanteurs du jour !
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jeudi 14 avril 2011
Par Michel Bellin,
jeudi 14 avril 2011.
Aujourd'hui, c'est au tour de Christian Lacroix, directeur artistique de l'exposition, de nous communiquer son enthousiasme et de nous expliquer ses choix.
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mercredi 13 avril 2011
Par Michel Bellin,
mercredi 13 avril 2011.
Suite de ma présentation de l'exposition admirée dimanche dernier au musée du suai Branly. « Cette exposition, résume la commissaire Hana Al Banna-Chidiac, se veut un hymne aux femmes, un hommage à celles qui, au fil des siècles, ont cherché à créer des modes pour s'embellir ou exister au sein d'une socié qui les a longtemps marginalisées. Par leurs mains, leurs gestes, leurs goûts et leurs talents, elles ont donné à des étoffes et des fils de soie ou de coton une part d'elles-mêmes en composant chaque pièce comme une œuvre d'art. »
Suite de l'entretien.
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mardi 12 avril 2011
Par Michel Bellin,
mardi 12 avril 2011.
C'est une magnifique exposition que j'ai vue dimanche dernier au musée du quai Branly. Véritable hymne aux orientales, elle dévoile un autre visage des femmes, du nord de la Syrie à la péninsule du Sinaï, en présentant un ensemble exceptionnel de 150 costumes et parures traditionnels du Proche-Orient, sélectionnés par le couturier Christian Lacroix, avec le concours de Hana Chidiac, responsable des collections Afrique du Nord et Proche-Orient du musée du quai Branly. Quant au musée, c'est une pure merveille architecturale (qu'on doit à Jean Nouvel) ; là, les somptueux vêtements se donnent à voir (parfois à palper dans une petite salle attenante) l'ensemble s'épanouissant dans des jeux de noir et de rouge qui éclatent dans la pénombre. Un régal pour l'œil et l'âme… à l'heure où l'on ostracise ici le voile intégral auquel, certes, il manque tout de même un tout petit peu de couleurs !
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dimanche 10 avril 2011
Par Michel Bellin,
dimanche 10 avril 2011.
Commençons par une question : peut-on imaginer que l'Avare de Molière, traduit en américain, soit monté sur une scène de Broadway ? Précision : le metteur en scène, un frenchie branché, pour acclimater plus facilement le produit culturel ajouterait ici un peu d'accordéon, là une vue de la tour Eiffel et, suprême audace, coifferait Harpagon tantôt d'un perruque fluo tantôt d'un emblématique béret !
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samedi 9 avril 2011
Par Michel Bellin,
samedi 9 avril 2011.
Qui a dit que Messieurs les Sénateurs, déambulant selon leur train légendaire, étaient de vieux messieurs cacochymes et conservateurs ? À la surprise générale, et contre l'avis du gouvernement, ils viennent de demander que les femmes homosexuelles puissent accéder à la procréation assistée. Tout être humain deviendrait égal devant le don de la vie à offrir et à faire fructifier ! Retour à mon dernier opus et à ma propre argumentation, en hommage à la verdeur de nos jeunes sénateurs !
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vendredi 8 avril 2011
Par Michel Bellin,
vendredi 8 avril 2011.
En complément de ma réflexion d'hier, LA citation à méditer et à laisser fondre en son âme comme une onctueuse douceur ! À chacun de trouver sa propre madeleine pour défataliser le Temps et savourer l'instant.
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jeudi 7 avril 2011
Par Michel Bellin,
jeudi 7 avril 2011.
Il y a trois semaines, cette jeune soixantenaire était débordante d'allant et de projets. Son jardin, sa maison, ses amis, bientôt un petit-fils… Un matin de printemps, sa main droite est devenue moins agile tandis que son élocution se faisait malhabile. Hospitalisation, examens, biopsie… Le diagnostic vient de tomber : cellules malignes dans le cerveau, cancer foudroyant face auquel la médecine est impuissante. Ce n'est désormais qu'une affaire de jours, peut-être d'heures… Parce que c'est la mère de la compagne de mon fils aîné, je suis touché et consterné. Que faire ? Que dire ? Qu'espérer ? Que souhaiter sinon que la malade chemine vite et en douceur vers l'autre rive, que dans son inconscience la tendresse même muette soit le meilleur des guides… Et que les survivants – moi, le premier –, à travers cette expérience à la fois cuisante et salutaire, soient ramenés à cette seule vérité : le bonheur et l'innocence de vivre hic et nunc. Sa fugacité aussi puisque tous, jeunes ou âgés, mal portants qui nous ignorons et vaquons pour oublier à des choses bien futiles, tous, nous sommes appelés, à la suite de Montaigne, à goûter vivants une jouissance posthume.
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mercredi 6 avril 2011
Par Michel Bellin,
mercredi 6 avril 2011.
Hier soir, au téléphone, je l'ai senti préoccupé, pas aussi heureux que je l'aurais souhaité. Disons, pas aussi détendu : en arrière-fond, sa compagne récriminait. Je me suis senti importun alors que le ton montait... J'ai raccroché. Ce matin, je pense à lui, à son couple, au merveilleux bambin qui réclame tant de soins et épuise sa mère. Et je relis ce chapitre de mon dernier livre, mon cœur de père débordant d'affection et de soucis... que j'espère infondés.
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mardi 5 avril 2011
Par Michel Bellin,
mardi 5 avril 2011.
Au-dessus de mon bureau, une pendulette électrique égrène inexorablement le Temps. Elle n'est pas aussi discrète que je le souhaiterais et maintes fois, surtout lorsque j'écoute un Adagio, j'ai eu la tentation d'en arracher rageusement les piles. Jusqu'à ce jour, j'ai toujours résisté à ma pulsion chronophage et la fléchette continue, d'une rouge et bruyante précision, à assassiner le Temps, seconde après seconde. Une heure de plus en moins… Ma plus chère devise s'en trouve ainsi gravée sur le mur, en une révolution perpétuelle à la fois dynamique et immobile, au milieu des jaquettes de mes divers ouvrages dont l'horloge tue par avance la vaine ambition et l'obsolescence garantie. La durée triomphale est ainsi sonorisée, à la fois effroi et consolation et son tic-tac obsédant résonne à certaines heures comme le murmure adressé à l'homme trop pressé ou ridiculement inconscient : "meurs, vieux lâche! il est trop tard !"
Je songe alors à mon Poète préféré et j'égrène à voix basse ses vers dont la douceur impitoyable m'est un doux réconfort…
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vendredi 1 avril 2011
Par Michel Bellin,
vendredi 1 avril 2011.
En première page du Monde des Livres (Cahier du Monde n° 20587 daté Vendredi 1er avril 2011), Raphaëlle Rérolle vient de partir en guerre contre ces auteurs qui s'occupent eux-mêmes de leur promo (« Par pitié, ne vendez pas vos propres livres ! »). À vrai dire, si le papier est gentiment moralisateur, aucune argumentation, pas le moindre mot expliquant la sacralité du Livre (L majuscule) que seuls respecteraient les éditeurs patentés ayant pognon sur rue, avec en tête l'Editor Maximus dont on nous vante partout ces jours le fabuleux destin.
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