lundi 30 décembre 2024

LA CAGE DORÉE DU SOLSTICE

À force de vivre (je viens de franchir allègrement mon 77e Noël), je me suis aperçu que les fêtes du Solstice constituent en Occident une sorte d’antre, de sanctuaire inviolable pour ne pas parler de chasse-gardée. Îlot d’émerveillement dédié aux familles et aux enfants qui, chaque année à la même date, se jouent La comédie du Bonheur avec force embrassades et cadeaux, en acceptant d’avance tous les poncifs, que ce soit le foie gras, le sapin enguirlandé et le concert de Vienne du 1er janvier diffusé en mondovision.

 

 

 

Je ne vitupère pas cet état de choses auquel je ne participe pas. J’essaie surtout de ne pas m’immiscer, évidemment de ne rien envier ! Donc, je me tiens à distance, enfermé dans mon propre antre solipsiste. En ce qui me concerne, cette période entre le 24 décembre et le 2 janvier, je la ressens comme un interminable tunnel dans lequel je refuse à tout prix de m’introduire et de me laisser conduire. Autrefois, je le traversais en râlant et en regimbant. Plus je vieillis, moins je suis infiltré par l’ironie ou, pire, le cynisme. Je devrais écrire : moins je me laisse infiltrer… car il s’agit encore d’un combat intérieur, d’une résistance pas toujours confortable, d’un choix de solitude heureuse librement assumé.

 

Pour finir, je me dis que l’Art est moins décevant que les bipèdes, surtout quand ils bêtifient et réveillonnent. C’est pourquoi, sous toutes ses formes, je le réactive en cette période festive. Beaucoup de Musique, de Poésie, de Philosophie (le cher Comte-Sponville et la Sagesse antique), la Gastronomie et, bien sûr, un soupçon d’Erotisme… pour autant qu’Ami et Amant ne soient pas aux abonnés absents à cause de « La Grande Fête Dégoutante » qu’eux aussi célèbrent et privilégient. Pardon ! J’ai promis que je ne serais ni moqueur ni cynique, seulement patient. Mais un peu d’amertume ne disconvient pas, comme dans les meilleurs bières, n’est-ce pas ? (Evidemment, comme il se doit, une mousseuse et fruitée Leffe de Noël  estampillée, idéale et incontournable pour le Réveillon !)

 

Sur ce, retournant à mes préférences alcoolisées ou culturelles, avant de reprendre ma lecture des Mémoires d’Hadrien puis d’écouter Ravel ou Poulenc, pour rester dans de bonnes dispositions, je vais me verser un gros doigt de single malt NIKKA et le siroter en écoutant mon poème préféré, celui de Baudelaire tiré de ses merveilleux poèmes en prose, que j’ai tenu à enregistrer sur YouTube pour m’auto-persuader ?! (antre solipsiste oblige)... juste une poignée de phrases me tenant lieu de viatique, d’alcool fort et de vœu pour 2025 – déjà en sa vigile :

 

« (…)  Il est l'heure de s'enivrer ! Pour n'être pas les esclaves martyrisés du Temps, enivrez-vous ; enivrez-vous sans cesse ! De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. »

 

 

PSJ’allais oublier ! Mon seul et très grand plaisir en cette période : préparer mes cadeaux de Noël. Les choisir (parfois les dédicacer), les enrubanner, les emballer dans des pochettes décorées, les poster au bon moment pour que chacun arrive la veille de la date fatidique… J’avoue ne jamais me lasser de ma joyeuse prodigalité !

 

 

 

lundi 23 décembre 2024

MON DÉCOR DE NOËL

oël est pour moi une fête urticante. Je la subis bien plus que je ne la savoure et je ne pense pas être le seul. Ceci dit, je deviens de plus en plus tolérant car il faut bien que les bipèdes, mes frères, trouvent une fois l'an, à l'occasion du solstice d’hiver, une occasion d'espérer et de croire en la Terre Promise, si possible enrubannée et enduite de foie gras. Quant aux marmots, prétendument innocents, c'est leur jour de triomphe : tout tout de suite pour moi tout seul. (Les p'tits pervers !)  Bref, Joyeux Noël.

 

Patience, ça va passer, idem pour la St Sylvestre, pas si grave, pas si con. Car pour finir, Noël. c'est un peu comme Dieu, en moins pire tout de même : décoratif et inoffensif. Omniprésent et toujours barbant. Je ne L'attaque plus frontalement, je préfère hausser les épaules et me marrer en douce, en l'appelant Flip-Flop et en lui laissant le bénéfice du doute, malgré son horrible passif de persécutions et de destructions planétaires.

 

Revenons à ce mirifique 25 décembre. Comme le plus important est de ne pas verser dans le cynisme, cette année, j'ai trouvé ma parade : le détournement. Outre que je suis un fanatique des articles de Maïa dans Le Monde (je recommande chaudement sa sélection de cadeaux érotiques à offrir à Noël), il m'a semblé particulièrement jouissif de RECYCLER les symboles traditionnels de " la Grande Fête Dégoutante ", comme j'ai longtemps désigné notre Noël à l'occidentale. 

 

Donc aujourd'hui, sans mots superflus, je donne ci-dessous à admirer à mon lecteur chéri et à ma lectrice adorée mes TROIS décorations de Noël, trois recréations originales posées sur mon piano numérique comme autant de splendides trophées.

  1. À droite, posé sur son trépied, mon dernier bouquin à l'élégance aussi racée que connotée grâce à sa couverture, modifiée pour l'occasion : une mise en valeur de BOULES de Noël particulièrement festives et rutilantes. 
  2. Sur un magnifique jeté de table, toujours posée sur l'instrument, ma déclinaison minimaliste du traditionnel SAPIN que je ne me lasse pas d'admirer tant il est élancé, élégant, longiligne et aérodynamique. Il n'a qu'un inconvénient : qui s'y frotte s'y pique ! 
  3. Enfin, pour faire bonne mesure, au centre, les PÂTISSERIES que j'offrirai à mon hôte mercredi : au lieu des rissoles de mon enfance et autres bûchettes traditionnelles, quelques " Bistouquettes de la Nativité " que j'ai moi-même cuisinées selon une recette et un gabarit gardé secrets. Miam !

 

JOYEUX NOËL !

Et déjà BONNE ANNEE !

puisque les deux merveilleuses calamités

se succèdent et s'enchaînent.

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dimanche 22 décembre 2024

ENIVREZ-VOUS

Le Poète a toujours raison. C'est pourquoi, à la veille de l'An neuf, il vaut mieux écouter ses conseils. Donc ivresse et allégresse !

Toujours à propos de Poésie, encore ceci : je viens de publier un recueil de 64 poèmes en numérique (version papier en janvier prochain). Un autre maître m'inspire : Jules Supervielle. C'est pourquoi, en guise de présentation sur les plateformes, j'écris ceci, toujours sans illusion mais avec encore plus de passion :

Voici une soixantaine de poèmes que les nuits tumultueuses de l’auteur lui ont dictés, depuis 2015 jusqu’à ce matin (coquin) de la St Sylvestre 2025. Un pari risqué puisque la Poésie reste un art singulier, souvent intimidant et hélas peu diffusé. Qu’importe ! Pour notre vaillant ciseleur de textes, toujours à son compte et paraphrasant son maître Supervielle, l’objectif reste le même : chuchoter ses secrets à l’âme du lecteur pour en faire peut-être un allié :


« Si tu ne me saisis pas bien

Restons taciturnes ensemble.

Que mon secret touche le tien,

Que ton silence nous rassemble. »

 

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vendredi 20 décembre 2024

LA COMPLAINTE DE GAZA

Ce poème est dédié au jeune Maher Younès, qui survit avec vaillance et humour dans le camp de réfugiés palestiniens de Burj El Barajneh au Liban, dit « La tombe des vivants ».

Écrit à l’aube du dimanche 19/07/2015, après avoir visionné la veille le remarquable reportage d’Agnès Merlet sur ARTE « Nous, réfugiés palestiniens… » Dix ans avant que la politique d’Israël n’atteigne son objectif génocidaire : réduire la bande de Gaza à un champ de ruines.

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mardi 17 décembre 2024

AUTEUR AUTO-ENTREPRENEUR

Pour finir, après 25 ans de pratique assidue de l'autoédition, c'est la définition qui me convient : auteur indépendant et auto-entrepreneur. Parfois, par autodérision, j'aime aussi m'appeler "auteur loser", ce qui n'est pas faux, vu le nombre de mes lectrices et de mes lecteurs inversement proportionnel au nombre de livres autoproduits ! En réalité, c'est le double prix à payer : ma totale LIBERTE et aussi mon BON PLAISIR puisque je crée à peu près tout, — tout tout seul ! comme disent les enfants et dieu sait si je reste un homme-enfant ! — bref, tout façonner moi-même, depuis les tout premiers mots de l'incipit griffonnés sur un morceau de papier (naguère sur un tiquet de métro)... jusqu'à la couverture du livre, en ses diverses présentations (livre broché, relié, numérique). Sans parler de la "4e de couv" où je ne suis jamais censuré, surtout pas par Messieurs les Grands Editeurs qui ont pognon sur rue. Oui, autonomie et liberté, liberté chérie ! comme dans ce texte emblématique que je relis souvent : "Le chien et le loup", une fable de Jean de La FONTAINE.

Je viens de créer ma boutique en ligne où je ne présente que MES PROPRES OUVRAGES. Outre que je les vends à un prix douceur, chaque livre est dédicacé, soigneusement emballé, enrubanné... puisque, mes ami.e.s le savent bien, mon grand plaisir est d'offrir et d'embellir, pour la plus grande jouissance des yeux et du coeur ! Et en cadeau bonus, chaque fois avec la commande, j'offre mon fameux opuscule qui contient la charte de mon projet éditorial : " MES AUTOEDITIONS — Splendeurs et misères d'un auteur-loser" (AMAZON, Independently published, 2023).

https://fr.shopping.rakuten.com/boutique/BellinMichel/nav

 

 

 

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lundi 16 décembre 2024

REINE OU EMPEREUR ?

En cette saison, cette plante est omniprésente sur les étals. Pas encore l’éblouissante corolle, juste le bulbe prometteur. D’où mon questionnement sur le genre de la mirobolante amaryllis.

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lundi 9 décembre 2024

QUEL EST CE MYSTÉRIEUX MANNEQUIN ROMAIN ?

Lorsqu'ils visitent ma modeste demeure, que ce soient mes enfants ou mes invités, souvent et immédiatement, c'est la stupeur puis la cusiosité : "C'est quoi cette statue romaine de plus de deux mètres ?!" En fait, si chaque lecteur avait enfin compris ma Règle d'écriture, et ce depuis quelque trente ans ("Ecrire ma vie, vivre mon écriture"), ils ne se poseraient plus de questions — ni sur mon caractère, ni sur mon athéisme, ni sur mon attachement à 'Ieschoua, ni sur mes pratiques, sexuelles ou autres, ni sur mon cadre de vie, ni sur mes dispositions face à la vie qui me passionne et à la mort qui approche, etc. — ils se contenteraient de me LIRE. Tout est là. Tout est écrit. Tout est dit.  Car si l'écriture est une ruse, et elle l'est toujours un peu, fatalement, chez moi, elle est palimpseste, dévoilement, Révélation : à la chaleur des yeux qui captent la moindre page, l'écriture citronnée, jusque là invisible, remonte à la surface en révélant couleurs et nuances. Et Vérité vraie, comme disait Rimbaud. Donc, une seule consigne, parfois risquée, sincère toujours, celle que donnait l'enfant à Augustin  dans le jardin milanais : "Tolle et lege."

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samedi 7 décembre 2024

LES FEUX DE L’AMOUR (2)

Extrait de mon recueil LE JOURNAL D'UZBEC, voici le deuxième volet de ma fantaisie sur l'incendie de Notre-Dame de Paris. Toujours bref et intense. Mais autant le texte d'hier était fictionnel, autant celui-ci est autobiographique. Ca se passait au printemps 1978, non pas en Ile-de-France mais en Haute-Savoie, et mon sacerdoce, ravagé par l'Amour, devenait de plus en plus abstrait et irréel... Et il y avait vraiment le feu au lac !

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